Les six personnes, dont deux journalistes, arrêtés et poursuivies dans le cadre de l'enquête sur la diffusion d'informations liées à l'affaire de la saisie d'une grande quantité de cocaïne à Oran, ont été relâchées après leur audition par le juge d'instruction du tribunal d'Alger, selon leurs avocats. Les six personnes concernées par l'affaire de la diffusion d'un article concernant la saisie d'une quantité 701 kg de cocaïne au port d'Oran, dont deux journalistes ayant publié un article sur leur site d'information Algérie Direct, ont été présentées lundi devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed, avant d'être relâchés et les accusations requalifiées. En effet, selon Me Salah Abderrahmane, l'un des 11 avocats qui se sont constitués pour défendre les six mis en cause, deux d'entre eux ont été placés sous contrôle judiciaire. Il s'agit de Adlène Mellah et Khelaf Benhada, respectivement ex-propriétaire et actuel directeur du site d'information. Les quatre autres ont le statut de témoins. Il a indiqué également que les accusations ont été requalifiées. Ils sont désormais poursuivis pour outrage à corps constitué, outrage à fonctionnaire et outrage à chef d'une force publique, selon la même source. Ces accusations font suite à la publication d'un article par le site en question, dont l'auteur affirmait que «la quantité réelle de la drogue saisie mardi au port d'Oran était de 741 kg et non pas 701 kg», selon Me Abderrahmane Salah, présent à la comparution. L'affaire est précisément liée à la publication, le 30 mai, par le site en question, d'un article concernant la saisie de 701 kilogrammes de cocaïne à Oran dont il manquait 44 kilogrammes de cocaïne, selon l'auteur. Joignant une photo montage du président, d'un conseiller et du chef d'état-major, à l'article en question, l'auteur a indiqué qu'il pourrait s'agir d'une erreur. Les accusés qui ont comparu devant le procureur sont Adlène Melah, fondateur du Site électronique, Khelaf Ben Hada, propriétaire du Site, Said Beddour, journaliste (qui a partagé l'article sur sa page Facebook), Mohamed Berrahma, technicien en informatique et Noureddine Tounsi, employé au port d'Oran, a fait savoir Maître Abderrahmane. De son cîté, Me Mustapha Bouchachi, qui a également pris la défense des six mis en cause, a estimé que les faits reprochés à ses clients ne constituent pas un délit dans le droit algérien. Il a exprimé son soulagement, après qu'ils ont été relâchés et qu'ils n'ont pas fait objet de mandat de dépôt. Me Bouchachi estime que les prévenus n'ont pas commis de délits. «Ils sont libres de s'exprimer sur tel ou tel sujet. C'est de la liberté d'expression garantie par la Constitution», a-t-il souligné. Cependant, selon des sources judiciaires, les mis en cause ont été plutôt placés en détention par le procureur de la République pour les besoins de l'instruction «afin de déterminer les responsabilités». D'autres sources affirment que cette affaire qui risque de prendre plus de huit mois d'enquête, alors qu'un collectif de défense de 11 avocats dont Maîtres Mustapha Bouchachi, Noureddine Benissad et Abderrahmane Salah, de la Ligue des Droits de l'Homme, s'est constitué pour défendre les 6 mis en cause. Pour rappel, 701 kg de cocaïne avaient été saisis, mardi dernier au port d'Oran, dans un conteneur à bord d'un bateau de transport de marchandises battant pavillon libérien en provenance du Brésil.