Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a tenu, hier, la session mensuelle de son secrétariat national. L'occasion pour lui de passer en revue la situation générale du pays sur le plan politique, économique et social. Le parti de Mohcine Belabbas n'a pas ménagé ses critiques quant à la situation que traverse l'Algérie, pointant du doigt les tenants du pouvoir qui se contentent uniquement de gérer la période qui précède l'élection présidentielle de 2019. «Les membres du secrétariat national constatent que rien ne perturbe le statu quo officiel érigé en programme politique», écrit le RCD dans un communiqué sanctionnant les travaux de cette session. Il rappelle, sur ce, les multiples alertes des partis politiques de l'opposition «sur la gouvernance» et celles d'organismes internationaux sur «les retombées néfastes sur la situation économique induite par une politique de dépenses tous azimuts», dans une allusion aux dernières remarques du Fonds monétaire international (FMI). Des alertes qui, hélas, «n'ont pu infléchir l'action des pouvoirs publics», regrette le parti. Pour le RCD, toute l'action de ces derniers est fondée sur une seule question : «Comment tenir le coup jusqu'à l'élection présidentielle de 2019». Ce qui l'amène à décrire un marasme de la vie politique qui, de surcroît, «complique toute lisibilité». Le parti de Mohcine Belabbas parle de «vie institutionnelle suspendue» aux apparitions du chef de l'Etat, d'un Premier ministre qui «ne semble avoir aucun pouvoir sur l'administration», et d'une «opinion publique pantoise», après ce qu'il qualifie de «péripéties» de l'expurgation du projet de loi de finance complémentaire (PLFC) 2018, de l'essentiel des dispositions, notamment celles ayant trait aux augmentations des taxes sur les documents électroniques d'identité. «Si le chef de l'Etat a, dans un énième geste populiste, supprimé les nombreuses taxes sur les documents administratifs – au demeurant injustes – et a mis son veto sur la vente des terres agricoles, les députés FLN et surtout du RND se sont opposés aux autres dispositions au motif que ce n'est pas le moment (à la veille de la présidentielle) d'introduire des taxes nouvelles», assènent les membres du secrétariat national du RCD. Sur le plan des libertés, le RCD n'a pas manqué l'occasion pour tirer sur le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali. «Au lieu de prendre des mesures pour lever la condamnation de l'Algérie par le BIT dans la prochaine session de l'OIT, le ministre du travail suggère le retrait de cette instance au motif que nous subissons un traitement injuste depuis le déclenchement du printemps arabe !», écrit le parti, dénonçant la traque des syndicats autonomes qui subissent toutes sortes de «pression et chantage». Tout cela ajouté à la condamnation du blogueur Marzouk Touati à 7 ans de prison ferme, «complète le tableau de la fermeture de la scène nationale», estime le RCD. Enfin, le secrétariat national a fixé la tenue de la première session du Conseil national au 21 septembre prochain.