Alors que les marchés analysaient l'interdiction américaine d'importer du pétrole iranien et avant les données hebdomadaires officielles sur les réserves des Etats-Unis, les prix du pétrole poursuivaient leur hausse hier en cours d'échanges européens. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 76,53 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 22 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance prenait 63 cents à 71,16 dollars, à son plus haut depuis plus d'un mois. Mardi, Washington a demandé à tous les pays d'arrêter leurs importations de pétrole iranien d'ici le 4 novembre s'ils veulent éviter les sanctions américaines. Les marchés s'attendaient à de telles mesures depuis que les Etats-Unis se sont retirés de l'accord sur le nucléaire iranien début mai. «Un arrêt total (des exportations iraniennes) est peu probable mais vu le ton plus agressif adopté, la réduction pourrait être plus forte que prévu par le marché", ont expliqué les analystes de JBC Energy. "L'Europe était déjà vue comme politiquement trop timide pour protéger ses entreprises de potentielles sanctions américaines», a détaillé Olivier Jakob, qui estime que la Chine, premier importateur mondial, pourrait faire fi des menaces de Trump mais que l'Inde, troisième importateur, était «la question principale pour le marché». Dans ce contexte, les investisseurs ne se satisfont pas de l'annonce de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de ses partenaires, qui ont décidé vendredi et samedi d'augmenter leur production, et ont assuré les marchés d'une hausse d'un million de barils par jour. «Avec la production canadienne qui devrait chuter en juillet à cause de la fermeture de (la mine de sables bitumineux) Syncrude d'environ 360.000 barils, l'effet net de la hausse de l'OPEP ne devrait pas impressionner», a estimé Joshua Mahony, analyste chez IG. Aucune date n'a été fixée pour le redémarrage de ce site dans l'Ouest canadien, mais un porte-parole a démenti que la production ne devrait pas reprendre avant la fin juillet. L'Agence gouvernementale américaine d'information sur l'Energie (EIA) publiera ses données hebdomadaires sur les réserves américaines en cours de séance. Pour les stocks arrêtés au 22 juin, les analystes tablent sur une baisse de 3 millions de barils de brut, sur une hausse de 1,25 million de barils d'essence et sur une hausse de 1,6 million de barils des autres produits distillés (fioul de chauffage et diesel), selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg. La fédération professionnelle de l'American Petroleum Institute (API) a pour sa part fait état mardi d'une baisse des stocks de brut de plus de 9 millions de barils, selon des analystes.