Pour continuer à soutenir les prix du brut, les pays membres de l'Opep et la Russie devraient maintenir le pacte d'Alger, a déclaré le Pdg de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, estimant qu'il «n'est pas dans l'intérêt des grands producteurs que le baril retombe» lourdement. «Nous œuvrons à maintenir cet accord (..) il n'est pas dans l'intérêt des grands producteurs que le baril retombe lourdement», a déclaré Ould Kaddour qui s'est exprimé à l'APS à la clôture de la conférence mondiale sur le gaz. Le dirigeant du groupe pétrolier public a soutenu qu'il était difficile d'anticiper comment le marché allait intégrer d'éventuelles hausses de brut de la part des grands producteurs, en référence à l'Arabie saoudite, chef de file de l'Opep et la Russie. «On ne sait pas comment le marché va réagir», mais «les prix vont baisser», a indiqué Ould Kaddour en commentant les derniers développements sur la scène pétrolière mondiale. Et si les prix se maintiennent toujours à la hausse même après la décision de l'Opep à Vienne d'augmenter d'un million de barils, c'est parce que cette offre supplémentaire viendra compenser la baisse de la production vénézuélienne et libyenne, a-t-il expliqué. L'objectif de la réunion était de maintenir la production mais comme il y a eu défaillance dans la production du Venezuela et de la Libye, ils ont augmenté d'un million de barils pour compenser ce repli. «C'est pour cette raison que les prix restent au même niveau qu'avant», a-t-il noté. Ould Kaddour a indiqué qu'une proposition d'augmentation sera examinée à la prochaine réunion du Comité conjoint de suivi de l'accord Opep-non Opep, prévue en septembre à Alger. Mais avant d'étudier cette proposition, «il y aura une évaluation de la situation pour s'assurer qu'il y a nécessité d'augmenter l'offre sur le marché». Le patron de Sonatrach a fait remarquer que les seuls pays de l'Alliance de Vienne qui ont les capacités d'augmenter leur production sont bien évidemment l'Arabie saoudite et la Russie. Moscou et Riyad, rappelle-t-on, n'ont jamais caché leur intention de pomper plus de pétrole après le redressement relatif des cours. Les deux pays ont proposé en juin une augmentation de 1,5 million de barils/jour qui prendra effet à partir de septembre prochain. Samedi, le président Donald Trump a annoncé que l'Arabie saoudite était disposée à augmenter sa production jusqu'à deux millions de barils/ jour. Les Etats-Unis s'activent ces derniers jours pour convaincre les grands producteurs d'augmenter l'offre sur les marchés. Washington aurait formulé une demande similaire à la Russie, selon des analystes américains. Le secrétaire américain à l'Energie, Rick Perry, a confirmé jeudi avoir rencontré son homologue russe Alexander Novak à Washington en marge de la conférence mondiale sur le gaz et évoqué avec lui plusieurs préoccupations, y compris la question de l'approvisionnement de l'Europe en gaz. L'objectif étant de maintenir les cours autour de 65-70 dollars, selon Perry. «Un baril à 65-70 dollars semble être (un niveau) où la majorité des producteurs seront à l'aise», a-t-il déclaré à l'issue de cette rencontre. Dans un entretien accordé à CNBC lors de son séjour à Washington, le ministre russe de l'Energie a déclaré que les intérêts divergeaient entre pays mais qu'il était possible de trouver «des décisions équilibrées et des solutions sensées». Il reste à savoir ce que la Russie va demander en échange d'une hausse de production, s'interrogent plusieurs analystes. Novak pourrait demander un allégement des sanctions américaines décrétées contre son pays.