Après le pourrissement, l'apaisement. Le ministre de la Santé, de la Population et la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, affirme que le gouvernement examine à nouveau les revendications des médecins résidents qui ont repris toutes les activités après plus de huit mois de grève. En marge de la clôture de la session annuelle du Parlement, le ministre a déclaré que les portes du dialogue avec les médecins résidents et tous les partenaires sociaux restent ouvertes, précisant que la demande relative à la suppression du caractère obligatoire du service civil dépasse les prérogatives de son département. M. Hasbellaoui a appelé à laisser les médecins résidents passer dans la sérénité la session de rattrapage de l'examen du diplôme d'études médicales spécialisées (Dems) qui se déroulera jusqu'au 19 du mois en cours. Dans le cadre de son mouvement de protestation, le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) a boycotté cet examen, mais les résidents, après la décision de geler la grève, se sont tous présentés à la session de rattrapage qui a débuté dimanche dans l'espoir d'éviter l'année blanche et de sauver leur année. Interrogé sur les revendications des médecins résidents, le ministre a rappelé que «toutes les réponses détaillées ont été fournies par le ministère», précisant encore une fois que la question du service civil le dépasse. Parmi les revendications phares du Camra figure la suppression du caractère obligatoire du service civil en instaurant des mesures incitatives qui pousseront les nouveaux médecins spécialistes à faire volontairement ce service. Le ministère de la Santé a répondu par le maintien du service tout en assurant de réunir toutes les conditions pour son déroulement. Expliquant que ce service est «une obligation instituée par un dispositif législatif qui a pour objectif de répartir les potentialités humaines qualifiées à travers le territoire national, dans une démarche de solidarité nationale», le ministère de la Santé a proposé la modulation de la durée du service, la modification de la liste des spécialités concernées et le «zoning». Une nouvelle prime d'installation est aussi proposée. Le ministère a également promis qu'aucune affectation ne sera faite si les moyens techniques et sociaux ne sont pas mis à la disposition du résident. Le CAMRA a revendiqué aussi la révision du statut du résident. «La révision du statut des résidents en sciences médicales sera faite une fois ce dossier ouvert par le gouvernement au même titre que l'ensemble des corps de la santé», avait répondu le ministère. Le long bras de fer qui a opposé le Camra au ministère de la Santé semble avoir trouvé son issue même si les médecins résidents menacent de revenir à la grève, suspendue il y a juste quelques jours. Leur décision de mettre fin à la grève a été saluée par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, l'autre tutelle de cette corporation.