Qui de l'oeuf ou de la poule est arrivé en premier? C'est exactement dans cette logique que s'inscrit actuellement la grève des médecins résidents qui entame, faut-il le rappeler, son huitième mois dans un contexte d'absence de dialogue totale depuis avril dernier. En effet, le ministre de la Santé a déclaré en mai dernier qu'il ne saurait y avoir de dialogue sans une reprise du travail, des études et des gardes alors que les médecins résidents exigent l'ouverture du dialogue et la satisfaction de leurs revendications pour mettre fin à leur débrayage. Il semble bien qu'il n'y aura pas de solution. Pis encore, les grévistes risquent bientôt d'être exclus! Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a annoncé, la semaine écoulée, que l'examen du diplôme d'études médicales spécialisées (Dems) se déroulera durant la période allant du 1er au 19 juillet tout en précisant que cette session de rattrapage sera la dernière à être organisée pour l'année universitaire 2017-2018 et que «les candidats qui ne s'y présenteront pas seront considérés en situation d'abandon d'études et par conséquent exclus». Pour le syndicat des médecins résidents le plan tracé par le ministère de l'Enseignement supérieur est «illégal» car il n'a pas respecté «le délai de notification de ces épreuves à l'adresse du corps qui est de 30 jours minimum». Mais cette appréciation du Camra sur l'illégalité de l'annonce de la session de rattrapage va-t-elle changer quelque chose au risque d'exclusion de milliers de médecins résidents? Le campement de chaque partie sur ses positions prolonge la crise dont la seule victime est le simple citoyen. A rappeler que les revendications des médecins résidents portent essentiellement sur l'annulation du caractère obligatoire du service civil, la dispense du Service national, la garantie d'une meilleure formation pédagogique et la révision des statuts. La tutelle a répondu favorablement à la majorité des revendications le hormis celles portant sur le service civil et le Service national pour lesquelles une nouvelle proposition a été faite. Il s'agit de la déduction de la durée du Service national de celle du service civil et de la révision de la durée de ce dernier à la baisse selon les régions. Cela n'a pas été suffisant pour les résidents qui ont choisis de corser le bras de fer avec le ministère de la Santé. En cette fin d'année, il est clair que le Camra est allé droit dans le mur et que son mouvement s'essouffle et se fracture. Voulant sauver les meubles, le Camra a tenté, sans succès, une approche avec le ministère de la Santé en annonçant sa reprise des gardes. Mais en décidant à nouveau de maintenir le boycott des gardes, le Camra a grillé sa dernière carte. Après celle-ci, que pourra-t-il bien faire à quelques semaines des vacances d'été?