Les déclarations, hier, du ministre de la Santé à propos de l'examen des revendications des médecins résidents par le gouvernement seront-elles suffisantes à désamorcer une nouvelle crise qui risque d'envenimer, un peu plus, les relations déjà tendues entre le CAMRA, le collectif représentant les médecins résidents, et la tutelle ? Mokhtar Hasbellaoui a affirmé, ce lundi, que le gouvernement s'attelait à l'examen des revendications des médecins résidents ayant mis fin à leur grève et entamé depuis, dimanche, la session de rattrapage de l'examen du Diplôme d'études médicales spécialisées (DEMS), prévu du 1er au 19 juillet. «Les portes du dialogue demeurent ouvertes », a-t-il souligné, indiquant que cette concertation est vraie, aussi, pour «tous les partenaires sociaux de tous les secteurs». Une précision de taille qui enlève tout caractère exceptionnel à cette décision. Pourtant, difficile de croire à cette version tant la grève des résidents a réussi à ébranler les pouvoirs publics. Ainsi, et après la décision prise, la semaine dernière, du CAMRA de suspendre une grève longue de sept mois, les contestataires pensaient que leur geste de bonne volonté allait ouvrir la porte au dialogue et attendaient une réponse concrète des ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur. Face au silence gouvernemental, le CAMRA a appelé l'ensemble des résidents à tenir, hier, des assemblées générales, à travers le territoire national, en vue de faire le point de la situation, après huit jours du gel de la grève et étudier les perspectives à donner, au mouvement mais loin d'une reprise de la contestation qui «n'est pas à l'ordre du jour», affirme-t-on du côté du Collectif. Cette déclaration du ministre peut être considérée comme la réponse, tant attendue, par les médecins résidents mais les AG d'hier devaient, encore, discuter de la possibilité de boycotter le service civil et d'envisager une reprise de la protestation si aucune solution n'est proposée par la tutelle. Des éventualités, à l'image d'une deuxième session de rattrapage pour le DEMS, qui seront étudiées par les résidents, lors de ces AG. Pour rappel, et une semaine après la reprise du travail par les résidents, les deux ministères de tutelle n'avaient entamé aucune démarche pour reprendre les négociations ou trouver une solution définitive au conflit, selon un communiqué du CAMRA, paru mercredi dernier. Par ailleurs, plusieurs médecins résidents ont déclaré être l'objet de mesures discriminatoires à cause de leur statut de gréviste. Au service de médecine physique et réadaptation de Tixeraïne, à Alger, de nombreux résidents n'auraient pas pu reprendre le travail, ayant été empêchés par leur chef de service qui aurait exigé la remise du carnet du résident en même temps que le dépôt de déclarations de reprises individuelles.