Les cours du pétrole baissaient hier en cours d'échanges européens alors que la montée des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis pèse sur l'appétit pour le risque des investisseurs. De son côté l'Opep table sur un ralentissement de la croissance de la demande de pétrole en 2019. Hier vers vers 14h00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 77,35 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,50 dollar par rapport à la clôture de mardi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTIWTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, pour le contrat d'août, cédait 74 cents à 73,37 dollars une heure après son ouverture. L'aversion au risque des marchés a pesé sur le brut, alors que les Etats-Unis ont tiré une nouvelle salve dans la guerre commerciale avec la Chine en dressant une liste supplémentaire de produits chinois importés d'un montant de 200 milliards de dollars par an qu'ils menacent de taxer dès septembre. «Les 500.000 barils de brut américain que les Chinois importent chaque jour sont de plus en plus sous la menace de sanctions de Pékin», a prévenu Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. Dans son rapport mensuel paru hier, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) table sur une hausse de 1,45 million de barils par jour (mbj) de la consommation de brut en 2019, en baisse par rapport à une progression de 1,65 mbj cette année, à 98,85 mbj. Cette croissance sera tirée par les pays émergents (+1,18 mbj), et le ralentissement de la croissance en Chine sera compensé par la consommation attendue en Amérique latine et au Moyen-Orient. En parallèle, la production de brut devrait croître de 2,1 mbj l'an prochain, soit à un rythme «inchangé» par rapport à 2018, prévoit l'OPEP. «Cela est dû à une prévision de hausse en Amérique du Nord et à une montée en puissance de nouveaux projets au Brésil», détaille le cartel. Il a ainsi révisé légèrement à la hausse sa prévision de croissance de la production pour les producteurs hors OPEP en 2018, à 2 mbj. Toutefois, l'organisation s'attend à une moindre croissance des pétroles de schiste aux Etats-Unis à partir du second semestre 2018 et en 2019, du fait de contraintes pour transporter la production du bassin Permien (qui couvre une zone allant du Texas au Nouveau-Mexique). Les opérateurs y font face à un engorgement des oléoducs du fait de la hausse de la production depuis la remontée des cours du brut ces derniers mois.