Des chanteurs ayant marqué la scène algérienne à une certaine époque et d'autres très doués sont victimes de marginalisation. L'organisation des festivals, galas et concerts et même la gestion des institutions culturelles est à revoir. Des dizaines de chanteurs et chanteuses ayant marqué la scène algérienne à une certaine époque sont aujourd'hui marginalisés. C'est-à-dire qu'on ne les invite pas à donner des concerts dans les salles qui sont gérées par les institutions culturelles de l'Etat. Si certains chanteurs et chanteuses peuvent se contenter des soirées familiales notamment les fêtes de mariage pour survivre, beaucoup d'autres n'ont pas cette chance. Chanteurs de Chaâbi, Andalou, Sétifien, Kabyle, Chaoui au autre, beaucoup d'artistes ne pouvant quémander une programmation pour une soirée pour une question de dignité sont au chômage depuis plusieurs années ou même décennies. Durant le Ramadhan et la saison estivale, les programmateurs des institutions culturelles artistiques chargées de l'organisation de l'animation ont omis d'inviter de grands noms de la chanson algérienne. On se demande pourquoi, des chanteurs de Chaâbi tels que Rachid Zouba, Kamel Ferdjallah, Mohamed Laâgab, Youcef Toutah ne figurent que très rarement dans les programmes. C'est le cas également de la chanteuse de Hawzi Nerdjess qu'on n'invite que pour lui rendre hommage alors qu'elle garde sa jeunesse, sa beauté et sa voix. Nadia Benyoucef, Dalila Naim et d'autres telles que Souad Bouali sont également mises à l'écart si ce n'est qu'occasionnellement. Le feu vert C'est vrai que certains chanteurs ont décidé d'eux-mêmes de se retirer mais d'autres tiennent à revenir sur la scène mais leur dignité ne leur permet pas d'aller taper sur les portes pour une programmation. Ahmed Dahmani, l'ancien leader du groupe Les Ramses qui a enregistré des albums très réussis en Europe en ses faisant accompagner par des musiciens de renommés mondiale est rentré en Algérie mais on ne l'a pas vu ni durant le Ramadan ni après. Bien qu'il n'a pas enregistré de tube ces derniers temps, Hamid Baroudi semble également marginalisé tout comme Sadek Djemaoui, l'ancien chanteur du groupe Bahara qui a les moyens de revenir en force. A une certaine époque, ce dernier avait enregistré de très belles chansons à la télévision mais elles n'ont plus été programmées. Ces chanteurs n'attendent que le feu vert pour montrer ce qu'ils peuvent faire. La chanteuse Chabha qui est pourtant parmi les meilleures représentantes de la chanson kabyle est aussi marginalisée tout comme Farid Ferragui, l'un des rares chanteurs qui sait vraiment écrire de beaux textes et jouer au ôud comme un virtuose. Même pour les hommages ou les émissions télévisées, on se demande pourquoi on n'invite pas les deux grandes chanteuses kabyles Djamila et Djida qui ont été au devant de la scène pendant une longue période notamment dans les années 1970. Ce n'est que récemment qu'on a revu sur scène le grand chanteur d'andalou Farid Khodja alors que cet élève de Dahmane Benachour devrait être programmée régulièrement. Ils montent pour disparaître On se souvient de la période où les stars de la chanson algérienne Seloua, Noura, Khelifi Ahmed, Ahmed Wahbi, Rabah Driassa etc étaient souvent invités à animer des soirées en Algérie ou à l'étranger dans les cadre des semaines culturelles. A cette époque, on se permettait de voir durant la même soirée, une dizaine de stars représentant chacun son style. Les plus jeunes qu'on découvrait dans l'émission Alhane Oua Chabab dans sa version originale lorsqu'elle était animée par la chanteuse Seloua et le grand musicien Moatti Bachir n'étaient pas oubliés. On les présentait souvent en première partie avant le passage des grands chanteurs. C'est ainsi qu'on avait vu la montée des défuntes Zoulikha et Sabah Essaghira, On se demande également ce que sont devenus ces chanteurs et groupes tels que Noudjoum Essaf devenus célèbres grâce à l'émission Bled Music que présentaient notamment les animateurs Kamel Dynamit et Farid Rocker. A la même époque, on avait vu la montée du groupe Otchiden de Ghardaia qui avait prouvé que dans la vallée du Mzab, il y avait aussi de la culture, de l'art, notamment de la musique avec leur chanson Lachi Lachi. Les groupes Noudjoum Essaf et Otchiden ont-t-ils disparu ? Animent- ils des soirées au niveau de leurs villages uniquement alors qu'ils étaient célèbres au niveau national ? Enfin, ce retrait forcé pour les chanteurs et chanteuses est motivé par cette marginalisation de la part de ces directeurs qui gèrent es institutions culturelles comme leur bien personnel. Cela continuera tant qu'on ne facilitera pas la création d'agences artistiques privées.