Le projet portant sur la réalisation de la zone industrielle de Souamaâ ( à 30 km à l'est de la wilaya de Tizi-Ouzou) fait l'objet de blocages et de plusieurs entraves qui empêchent sa concrétisation sur le terrain. C'est le constat qui a été fait par les élus et les députés du parti du Rassemblement pour la démocratie et de la culture (RCD) qui pointent du doigt «l'administration d'être à l'origine de ce blocage» qui campe sur sa première position, à savoir à ce que le terrain réservé pour l'implantation de cette zone soit la propriété des domaines. Une situation qui se nourrit suite au conflit épineux qui oppose les deux parties à savoir : La direction des domaines et l'association des propriétaires terriens qui revendiquent, toutes les deux la propriété du terrain sur lequel sera implanté ce projet. A ce jour seulement 40% de la surface réservée pour l'implantation de ce projet qui a été cadastrée et les 60% restants sont renvoyées aux calendes grecques. Un véritable cri de détresse des élus et des députés du bureau régional du RCD qui ont dénoncé haut et fort le blocage dont elle est victime la zone industrielle de Souamaâ, qui est une véritable bouffée d'oxygène pour l'économie locale. Inscrite sur une superficie de 372 hectares au niveau du lieudit Tala Ali en 2011 et qui a été concrétisée officiellement en 2012, la zone industrielle de Souamaâ n'arrive pas à voir le jour à ce jour. Une lenteur qui est due, selon les élus du RCD à «la mauvaise volonté de l'administration locale qui continue à poursuivre sa politique d'entrave au développement de la région», a affirmé le député du RCD à l'APN, Yacine Aïssiouane, lors d'un point de presse organisé, avant-hier, au niveau du siège du bureau région du parti à la Nouvelle-ville. D'après lui, il est temps à ce que la direction des domaines continue l'opération du cadastre des terrains entamée en 2009 pour que les deux parties (administration et association) se présentent devant le tribunal qui tranchera sur cette question. «Nous avons été informés par l'association des propriétaires terriens que c'est le directeur des domaines qui a intervenu auprès du directeur du cadastre pour interrompre, sans motif légal, l'opération du cadastre», a-t-il regretté. «Est-ce qu'un directeur a le pouvoir sur son confrère ?», s'est-il interrogé. «C'est pour cela», enchaîne-t-il, «nous (élus et députés du RCD), nous accordons un intérêt très particulier pour ce dossier à ce que la réalisation de cette zone voit le jour». Les propriétaires ne s'opposent pas au projet De son côté, Malik Hessas, élu RCD à l'PAW est revenu en détail sur les faits de ce conflit sempiternel qui oppose l'association des propriétaires terriens avec l'administration en affirmant que la direction des domaines reconnaît que le terrain dénommé Tala Ali sur lequel sera implanté cette zone en vertu du Senatus Consult du 22 avril 863 est une propriété des domaines. De leur côté, les propriétaires terriens détiennent leurs actes de propriété en vertu d'un jugement définitif (grosse) datant du 04 avril 1895 rendu à leur faveur par le tribunal administratif de Tizi-Ouzou. Ils ajoutent avoir jouit de leurs biens sans discontinuer depuis plus d'un siècle. D'après lui, après avoir alloué une enveloppe budgétaire de 2,45 milliards de DA destinée pour l'indemnisation des terrains à exproprier en 2012, l'administration locale a décidé de faire marche-arrière dans sa démarche après avoir pris la décision de concrétiser ce projet. «Il faut dire que l'administration instruit ce dossier à charge et lui donne l'orientation qui l'arrange, alors que les droits des citoyens sont carrément balayés», a-t-il dénoncé. Le même conférencier a tiré à boulets rouges sur les pratiques «bureaucratiques» qu'exerce l'administration locale qui refuse à reconnaître une décision de justice en faveur des propriétaires sous prétexte qu'elle a été rendue par le tribunal colonial (1895). Mais pour sa part (administration Ndlr), pour justifier de la nature domanial du terrain, elle fait valoir le Sénatus-consulte qui a été établi par cette même administration coloniale (1863). «Je dirais que c'est une position intransigeantes et négative de la part de l'administration afin de décourager les volontés les plus tenaces pour la concrétisation de cette zone qui devra absorber le chômage endémique qui frappe de plein fouet la Kabylie». Hessas a indiqué et contrairement aux déclarations des autorités locales faisant état que les oppositions des citoyens qui freinent le développement local, Hessas rejette ces accusations, puisque selon lui, «les propriétaires terriens ne sont pas opposés à la création de la zone industrielle et ils accueillent favorablement ce projet. Mais ils réclament leur droit d'indemnisation des terres de leurs aïeux, ce qui est totalement légitime», précisa-t-il. Pour cela, les élus RCD appellent les autorités locales à débloquer ce projet qui revêt une importance capitale pour le développement économique et social de la wilaya.