Suite à l'envolée des prix de la volaille dans les marchés algériens depuis le début du mois en cours, atteignant la barre de 480 DA/Kg, il y a eu plusieurs appels d'associations de protections de consommateurs, ainsi que d'internautes à boycotter cet aliment. Les prix du poulet sont montés en flèche. Ils varient entre 420 et 480 DA le kilo. Les œufs ont enregistré un bond significatif, passant de 10 à 12 DA. Le bureau d'Alger de l'association de protection des consommateurs (APOCE), a estimé injustifié la hausse de cet aliment de deux dinars le prix de l'œuf, précisant que le prix réel du poulet ne devrait pas dépasser 380 DA et trouve injustifiée la hausse de deux dinars du prix de l'œuf. En l'absence de contrôle, les commerçants n'hésitent pas à faire monter les prix, surtout à l'approche de l'Aïd El Adha. Ainsi, une compagne de boycott de l'achat de poulet, a été lancée hier sur les réseaux sociaux. Une compagne qui a eu un écho favorable, vu que les prix du poulet ont baissé de 30 DA, soit à 450 DA/kg dans certains marchés de la capitale. Pour le président de l'association APOCE, Mustapha Zebdi, «cette compagne n'est pas dirigée contre les éleveurs de poulet, mais contre les spéculateurs». Il a indiqué que les spéculateurs de ce marché, gagnent jusqu'à 130 DA/KG. «Les spéculateurs font augmenter le prix d'un kilo de 130 DA», a-t-il expliqué. Zebdi a fait savoir que «le prix du kilo de poulet est vendu par l'éleveur à 290 DA à l'abattoir. Ce dernier le vend au marchand de volaille entre 330 et 335 DA, alors que le consommateur l'achète à près de 480 DA le kilo». Selon Zebdi, le boycott est la seule solution qui va permettre de baisser les prix, dans l'absence de contrôle. «Nous devons avoir cette culture de boycott afin de dissuader ce genre de pratiques injustifiées. Cette initiative permettra de faire baisser les prix du poulet à 320 DA, ce qui est raisonnable», a-t-il noté. Il faut signaler notamment que les prix des poussins ont doublé. Alors qu'il était vendu à 60 DA, son prix est passé à 120 DA depuis le début du mois d'août. Les commerçants de volaille quant à eux, estiment que les prix répondent au principe de l'offre et la demande. Selon eux, la demande a augmenté à l'approche de l'aïd El Adha, alors que l'offre est en baisse, vu que les conditions climatiques (les fortes chaleurs) ne favorisent pas la production de poulet. Le ministère de l'Agriculture réagit Les pouvoirs publics ont été également interpelés pour mettre fin à l'anarchie et régulariser ce secteur. A cet effet, le ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche s'est réuni dimanche soir avec les membres du bureau du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA). A l'ordre du jour, la régulation et la maîtrise des intrants avicoles et leurs impacts sur la réduction des prix de la volaille sur le marché. A l'issue de cette rencontre, présidée par le secrétaire général du ministère, Kamel Chadi, des propositions de solutions ont été «dégagées» afin que la filière soit redynamisée, notamment par la relance des mises en place pour assurer la disponibilité du produit. Les membres du bureau du CNIFA ont abordé les questions liées à la mise en œuvre de l'exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur le maïs, selon un communiqué du ministère de l'Agriculture. Les débats ont été également portés sur les aspects liés à «l'organisation des différents maillons de la filière avicole et aux bonnes conduites des itinéraires techniques des élevages», a-t-on précisé. Par ailleurs, les représentants du bureau du CNIFA ont exprimé leur satisfaction, selon la même source, quant à l'appui accordé par le ministère et son engagement pour renforcer l'adhésion de l'ensemble des acteurs et la mobilisation de tous les efforts nécessaires pour relever les défis de la filière avicole, qui est une activité importante pour le secteur de l'agriculture et également pour l'économie nationale. Pour sa part, Chadi a souligné l'intérêt accordé par le ministère à cette rencontre de concertation et d'échange autour des questions liées aux difficultés que rencontre la filière avicole.