Des Organisations non gouvernementales dont la Fédération internationale des droits de l'homme ont appelé depuis Paris les autorités marocaines à mettre en place une ‘‘politique de protection des migrants et des réfugiés'‘, tel que recommandé récemment par le Comité des Nations Unies sur les travailleurs migrants. Tout en relevant que le Maroc est devenu et de façon croissante, une terre de transit mais également d'accueil pour les migrants et réfugiés, les ONG signataires d'un communiqué commun rendu public mardi, appellent les autorités marocaines à ‘‘changer profondément et de façon urgente de politique et à mettre en place un système efficace de protection des droits de ces groupes vulnérables'‘. Pour le président de la Fidh, Karim Lahidji, l'Eta marocain, ‘‘pionnier'‘ dans son soutien à l'adoption de la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants, a ‘‘le devoir de se conformer strictement et sans plus de délais à ses engagements envers les migrant-e-s et les réfugié-e-s sur son territoire'‘. ‘‘Les autorités disposent aujourd'hui d'analyses détaillées sur le sort réservé à ces groupes vulnérables sur leur territoire. Elles doivent saisir la balle au bond et mettre en œuvre ces recommandations'‘ a-t-il ajouté. Selon les ONG signataires de l'appel, dont l'Association marocaine des droits humains (AMDH) et l'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH), le gouvernement marocain ‘‘doit également prendre des mesures visant à assurer que les migrants aient accès à la justice, à des services de conseils légaux et à des interprètes‘‘. Le Comité des Nations unies sur les travailleurs migrants, à l'issue de l'examen du Maroc du 11 au 12 septembre 2013, avait appelé le gouvernement à ‘‘mettre fin aux pratiques discriminatoires, expulsions collectives et autres violences, et à garantir les droits humains des migrants et demandeurs d'asile, conformément à ses obligations internationales'‘. Il a déploré le ‘‘fait que la plupart des travailleurs migrants, surtout ceux en situation irrégulière, n'aient pas accès aux services de santé d'urgence, ni aux services sanitaires de base'‘, insistant, lui aussi, sur la ‘‘nécessité'‘ d'amender la loi relative à l'entrée et au séjour des étrangers au Royaume du Maroc, à l'émigration et l'immigration clandestine. A ses yeux, cette loi ‘‘criminalise toute tentative de quitter le territoire marocain de façon irrégulière, en violation du droit international'‘ et ‘‘impose des sanctions d'emprisonnement et des amendes pour les travailleurs migrants étrangers en situation irrégulière sur son territoire'‘. Le comité onusien, considérant les ‘‘nombreux cas de violences commises à l'égard des migrants et des membres de leur famille, y compris par les forces de l'ordre'‘, appelle le Maroc à prendre des mesures visant à ‘‘remédier d'urgence aux mauvais traitements et autres actes de violence, quels que soient les auteurs de ces actes'‘.