Le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a évoqué, hier à Tindouf, les dernières poursuites contre des responsables et des élus, impliqués dans des scandales de corruption, qui ont éclaté ces derniers temps. «Personne n'échappera à la justice, quel que soit son statut. La justice ne fermera pas l'œil sur ces dossiers, dans lesquels sont impliqués des élus, des politiques et des cadres de l'Etat», a-t-il affirmé, en marge de l'inauguration d'un tribunal administratif. Selon lui, les autorités poursuivront la lutte contre la corruption sous toutes ses formes. Le ministre s'exprimait ainsi, en réponse à une question relative à l'arrestation d'un sénateur en flagrant délit de corruption, dans la wilaya de Tipasa. Il a affirmé, que personne n'échappera à la justice, si son implication dans une affaire de corruption est établie. Le ministre de la Justice affirme qu'il n'y a pas d'exception. «Tous ceux qui sont impliqués dans des affaires de corruption, seront traités selon les textes de loi de la République. Il n'y aura pas de traitement spécial, ni dans un sens ni dans l'autre», a-t-il précisé. Cette déclaration intervient quelques jours seulement, après l'action de protestation de quelques sénateurs. Début septembre, des sénateurs ont boycotté la cérémonie d'ouverture de la session annuelle du Parlement, en guise de solidarité avec le sénateur de Tipasa, Malik Boudjouher, arrêté en flagrant délit de corruption, et placé sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près le tribunal de Tipasa. Les sénateurs, dont certains sont issus du RND, du FLN et du tiers présidentiel, demandent la libération du sénateur, et le respect de l'immunité parlementaire. Sans se soucier de l'image de leur institution, ils considèrent que son arrestation est une atteinte à cette immunité. «Son dossier est vide», a déclaré un représentant du FLN à la presse, en tentant de lier l'affaire à la prochaine élection présidentielle. A rappeler que le sénateur de Tipasa, Malik Boudjouher, a été arrêté en flagrant délit de corruption, conformément à l'article 128 de la constitution. «En cas de flagrant délit ou de crime flagrant, il peut être procédé à l'arrestation du député ou du membre du Conseil de la nation», stipule cet article. Le RND avait réagit immédiatement à l'affaire qui a éclaté au moins d'août dernier. Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, l'a radié des rangs du parti, afin de préserver l'image du RND. Le PT a qualifié de «gravissime», «l'attitude, sans précédent», de la majorité des membres du Conseil de la nation issus du FLN, RND et du tiers présidentiel, qui se sont mobilisés en boycottant la séance d'ouverture de la session parlementaire, pour exprimer leur solidarité avec un de leur collègue pris en flagrant délit de corruption, exclu d'ailleurs par son propre parti (RND).