Le secrétaire général de l'UGTA a annoncé, hier, qu'il est partant, après plus de 20 ans à la tête de la Centrale syndicale, dont le nombre d'adhérents atteindra «2,9 millions au mois d'octobre». Abdelmadjid Sidi Saïd a fait sa rentrée sociale, en organisant une réunion à l'Institut du travail d'El Achour, avec les responsables des Fédérations du premier syndicat en Algérie. Le patron de l'UGTA a annoncé, au cours d'une conférence de presse, qu'il est bien partant de son poste, vu son état de santé. Après plus de 20 ans aux commandes de l'UGTA, Sidi Saïd a déclaré : «Je ne reste pas à mon poste. Je suis atteint d'un cancer». Ainsi, le secrétaire général de l'UGTA, qui ne compte pas briguer un nouveau mandat, a précisé que «je suis retraitable, je suis partant et je suis malade. Je ne le cache pas, ce n'est pas une honte. Il vaut mieux que je l'annonce moi-même, j'ai un cancer. Malgré cela, je suis là comme syndicaliste. Pour ceux qui spéculent concernant mon départ, je vous informe que j'ai demandé une évaluation de ma carrière professionnelle, c'est mon droit». Sidi Saïd a tenu à souligner qu'il se sent toujours l'âme d'un syndicaliste, et ne se considère pas comme un responsable. La priorité de la Centrale syndicale, a-t-il ajouté, est la défense des droits des travailleurs et syndicalistes, la satisfaction de leurs revendications, et, partant, veiller à la stabilité sociale du pays. Rétorquant à ses détracteurs qui veulent, dira-t-il, «créer la zizanie dans les milieux des syndicalistes et des travailleurs», il affirmera que «certains disent aussi que j'ai la nationalité française». Concernant les syndicats autonomes qui recourent aux mouvements de protestation et aux grèves, le patron de l'UGTA leur assénera : «Le zaïmisme ne mène pas très loin. Pourquoi aller à la casse tout en sachant que cette méthode ne mènera nulle part ?» S'adressant aux syndicalistes membres de la Centrale syndicale, Sidi Saïd leur recommandera de toujours opter, dans leurs luttes pour leurs droits, pour la voie du dialogue, sachant que «la confiance et le dialogue sont les clés de tous les problèmes, quelle que soit leur complexité», les appelant à ne pas verser dans la violence, car, relèvera-t-il, «vous avez une responsabilité morale et une conscience syndicale de régler les problèmes des travailleurs, et non pas de casser leurs espoirs. Donc, soyez prudents et ne confondez pas vitesse et précipitation», en rappelant que c'est suite à une grève de trois mois, menée par l'UGTA, qu'il a changé de méthode dans les luttes syndicales, et en a tiré une leçon. Revenant sur son prochain départ de la Centrale syndicale, Sidi Saïd, s'adressant aux membres de l'UGTA, dira : «Je ne permettrai à aucun syndicaliste de placer son fils». Aussi, le patron de l'UGTA s'est réjoui du climat serein et de confiance qu'il a instaurés au sein du plus vieux syndicat du pays, et des 2,9 millions d'adhérents que comptera, au mois d'octobre, l'Union générale des travailleurs algériens. Enfin, le secrétaire général de l'UGTA a déclaré apporter son «soutien» au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'il décide de présenter sa candidature pour un nouveau mandat, soulignant que le Président Bouteflika est «un homme qui marque l'histoire de l'Algérie et doit poursuivre son œuvre».