Les travailleurs revendiquent une augmentation salariale, la révision du régime indemnitaire, l'accès aux logements participatifs et la titularisation des contractuels. Le secteur de l'enseignement supérieur n'en finit pas avec les perturbations. Tandis que le ministre en charge du secteur, Rachid Harraoubia semble indifférent aux cris de ses fonctionnaires. Ne sachant plus à quel saint se vouer, les syndicalistes n'avaient d'autre recours que la grève. Ainsi, ils ont observé 3 jours (du 13 au 15 mai) de grève pour dénoncer leur mise en marge par la tutelle, avant de se mettre à la table des négociations avec le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) Abdelmadjid Sidi Saïd. En effet, le patron de la Centrale syndicale l'Ugta a exhorté les travailleurs du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique à mettre fin à leur mouvement de grève, entamé depuis dimanche dernier. Cet arrêt temporaire a été négocié mardi soir lors d'une réunion au siège de la Centrale syndicale à Alger entre Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'Ugta et les représentants syndicaux des grévistes. Ce faisant, Abdelmadjid Sidi Saïd s'est engagé de prendre en charge toutes les revendications formulées par les travailleurs auxquels il a promis des suites favorables dans les plus brefs délais. En outre, le secrétaire général de l'Ugta a même proposé aux travailleurs du secteur de l'enseignement supérieur, tous paliers confondus, de se constituer en syndicats chacun dans son créneau, à savoir les oeuvres universitaires, la pédagogie, la recherche scientifique, l'administration et enfin l'enseignement continu. «Toutes les sollicitations et autres cris de détresse lancés à maintes reprises en direction des responsables hiérarchiques et la tutelle sont restés sans écho», a soutenu Farès, un administrateur à la résidence universitaire de Ben Aknoun. Et de poursuivre: «En dépit du préavis de grève qui a été déposé, les premiers responsables du secteur n'ont pas jugé utile de nous prêter une oreille attentive», expliquant pourtant qu'ils peuvent intervenir histoire de faire baisser la pression et éviter le grève. «La sourde oreille des responsables hiérarchiques a contraint les travailleurs à passer à l'action dimanche», a-t-il préciser, avant d'ajouter que désormais les fonctionnaires des administrations universitaires et d'autres travailleurs du secteur ne comptent pas se laisser faire et se taire devant cette situation jugée comme étant une atteinte aux droits élémentaires des travailleurs du secteur de l'enseignement supérieur, tous paliers confondus. Et selon un syndicaliste de la section de l'Ugta de Ben Aknoun, ce mouvement de grève a été décidé à la suite d'une réunion de concertation qui a regroupé les différentes sections syndicales, affiliées à la Centrale syndicale l'Ugta qui ont jugé utile de faire preuve d'une démonstration de force et que la décision de faire grève a été retenue. Notons par ailleurs que suite à la dégradation sensible de la situation socioprofessionnelle des travailleurs, les grévistes ont arrêté une plate-forme de revendications comptant plusieurs points dont entre autres: une augmentation salariale, la révision du régime indemnitaire, l'accès aux logements participatifs, l'octroi de logements sociaux dont le quota des travailleurs, la titularisation des contractuels, l'application du Snmg. Selon l'Office national des oeuvres universitaires, les revendications des grévistes dépassent leurs prérogatives, surtout que pour ce qui est de l'augmentation salariale la direction de la Fonction publique a son mot à dire. Par ailleurs, les grévistes ont soutenu que si la Centrale ne parvient pas à remédier à leur situation, ils seront par voie de conséquence contraint de relancer leur mouvement de grève illimité dans les prochains jours.