Dans un contexte marqué par la montée des contestations sociales, notamment au sud du pays, une panique et une cacophonie sur le système de protection sociale, la gratuité des soins ou encore l'avenir économique du pays, le Front des forces socialistes organisera, samedi prochain, des Assises sociales. L'activité, qui remplace la Conférence économique et sociale organisée annuellement par le plus vieux parti de l'opposition en Algérie, « est dictée par la conjoncture actuelle que traverse le pas, avec la menace qui pèse sur le caractère social de l'Etat ». Le FFS veut, semble-t-il, anticiper et avertir les pouvoirs publics, sur les dangers de l'orientation actuelle du gouvernement. «Il y a nécessité, voire urgence de réunir l'ensemble des acteurs, des spécialistes et experts ainsi que des partenaires sociaux pour chercher les solutions idoines aux difficultés économiques et les moyens à même d'y faire face, tout en sauvegardant les le caractère social de l'Etat», explique Jugurtha Abbou, secrétaire national chargé à la communication du FFS. Pour l'occasion de ces assises, qui se dérouleront à la mutuelle des matériaux de construction de Zéralda (Alger), nombre d'intervenants, spécialistes reconnus et connus pour leur autonomie d'analyses, vont traiter de plusieurs thématiques. Ce qui est censé susciter le débat avec les partenaires sociaux invités à prendre part à l'activité. «Les travaux seront sanctionnés par des recommandations sur diverses questions que le parti juge prioritaires», fait savoir Abbou. Ces recommandations seront adressées bien évidement au gouvernement et autres institutions, mais aussi seront portées à la connaissance de l'opinion publique. Pour les thématiques choisies, il est question du «renforcement de la protection sociale, base de l'Etat social, promesse du 1er novembre 1954 », d'un « diagnostic du système de santé», de «la fin de la culture rentière de l'économie nationale pour assurer le progrès social», des «économies d'énergie, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables pour mieux répondre aux besoins des citoyens», précise le FFS. Quant aux participants, Jugurtha Abbou confirme la présence de Noureddine Bouderba, éminent consultant et spécialiste des questions sociales, de plusieurs enseignants universitaires en sciences économiques, et du professeur et expert financier, Mourad Goumiri. Coté partenaires sociaux, le FFS s'est dirigé vers ses traditionnels interlocuteurs sur ce plan, notamment l'ensemble des syndicats autonomes de l'éducation, de la santé et de l'administration publique, ainsi que les associations SOS Disparus et Rassemblement action jeunesse (RAJ). Le FFS a invité aussi des médecins et spécialistes dans le secteur de la santé, «dont ceux qui ont contribué à l'élaboration de la loi sanitaire», ajoute notre source. Ainsi, il parait clair, à la lumière des thématiques qui seront abordées, que le FFS entend lancer le débat au sein de la société, avant même que le Parlement, avec ses deux chambres, ne discute des projets de lois que lui soumettra l'Exécutif, entre autres la loi de finances 2019 et le code du travail, dont la présentation lors de cette session reste incertaine. Un débat occulté actuellement pas la majorité des formations politiques, branchées à ce qui peut éclairer un tant soit peu la visibilité en prévision de l'élection présidentielle du printemps prochain. Le FFS, qui célèbre, le 29 septembre prochain, le 55e anniversaire de sa création, organisera le même jour, un meeting populaire à Tizi-Ouzou, tandis que la Conférence nationale des élus est programmée pour le mois d'octobre.