Le FFS a tenu hier, au siège du parti à Alger, une réunion ordinaire du conseil national. La rencontre qui s'est déroulée à huis clos était quelque peu extraordinaire, car intervenant au lendemain d'une tempête provoquée par l'exclusion de l'ancienne conseillère de Hocine Aït Ahmed et députée de la capitale, Salima Ghezali. La rencontre est intervenue le même jour où la famille d'Aït Ahmed adressait un message aux membres du conseil national, leur demandant de contester et d'invalider la décision d'exclusion de Salima Ghezali. Rien n'a filtré de la réunion et les journalistes présents sur place n'avait accès à aucune information sur le déroulement des travaux. Ces derniers sont-ils houleux ? Les intervenants ont-ils contesté les décisions de la direction ? Pour seule réponse, nous avons une déclaration très laconique du chargé de communication du parti, Jugurtha Abbou. «Les travaux se déroulent dans la sérénité», nous a-t-il affirmé, nous demandant d'attendre la résolution de la réunion. Avant le début des travaux, la famille du fondateur du parti a publié une déclaration sous le titre «FFS : collégialité-concertation-consensus». La famille d'Aït Ahmed a sollicité les membres du conseil national du FFS, interpellant leur «sens de l'honneur et leur «esprit de responsabilité» à titre individuel. «Valider et/ou entériner la radiation de Salima Ghezali, notamment compte tenu de l'épisode ubuesque et kafkaïen le 6 octobre dernier par la Commission de médiation et de règlement des conflits, illustré par le refus du président de cette commission d'en signer le procès-verbal avec remise de sa démission séance tenante, c'est légitimer irréversiblement au sein du FFS des pratiques superficielles aux relents staliniens», a-t-elle écrit. Ainsi, l'on apprend que le président de la commission de médiation a refusé de signer le PV d'exclusion de Salima Ghezali et sa démission. La famille d'Aït Ahmed qualifie ce que traverse actuellement le FFS de «grave crise». Par conséquent, elle a demandé aux membres du conseil national «de susciter et d'organiser, pacifiquement et sans violence, des débats à cet égard dans chacune de vos structures ainsi que de (ré)instaurer formellement les pratiques de collégialité, de libre débat et de concertation pour un consensus». Les membres de l'instance sont aussi appelés à exprimer ouvertement et assumer pleinement «vos positions en toute responsabilité politique individuelle et collégiale sans vous cacher devant ou derrière le portrait de Hocine Aït Ahmed». La famille d'Aït Ahmed a exprimé sa pleine solidarité avec Salima Ghezali, Chafaâ Bouaiche, Abderrazak Zemmouri, Soraya Louz, ainsi que son inquiétude, notamment, pour Hamou Didouche, Hassen Ferli, Hakim Kridi, Chafâa Aguenihanai,Hocine Haroun, Nacer Abdoune. «En tout état de cause, nous considérons la décision de radiation de Salima Ghezali comme un désaveu de Hocine Aït Ahmed dans un contexte de reniement des valeurs, principes et fondamentaux de Hocine Aït Ahmed au sein du FFS», a-t-elle soutenu. A souligner que ce n'est pas la première fois que la famille d'Aït Ahmed intervient dans les affaires organiques du FFS. Mais les dirigeants ont répondu que la filiation ne procure aucune légitimité. «La filiation ou la proximité ne confère aucune légitimité sur le parti, ni ne permet d'influencer, voire de retarder la dynamique de changement engagée à tous les niveaux, pour renouveler les structures et élargir la base du parti dans les 48 wilayas du pays», avait averti le Premier secrétaire, Mohamed Hadj Djilani.