Satisfaction de l'UGTA, insatisfaction des syndicats autonomes, poursuite du mouvement de grève, voilà deux constats totalement opposés entre eux. Et pourtant, il s'agit des mêmes travailleurs et enseignants, ceux qui activent dans l'éducation nationale. Les syndicats autonomes existent. La preuve ? Les grèves durables et les grèves non durables. Dans le contexte où ces syndicats ne sont pas reconnus, ils cherchent à puiser leur légitimité dans l'organisation des grèves apparemment réussies. Mais, leur légitimité octroyée par les travailleurs, ou du moins par une partie d'entre eux, n'est pas à confondre avec la légalité. Ces syndicats sont nés dans une Algérie indépendante et dans une Constitution qui reconnaît le pluralisme politique et le pluralisme syndical. Les syndicats autonomes savent que légalité et légitimité n'impliquent pas fatalement l'obligation de les faire coexister. L'UGTA, par contre, n'est pas n'importe quelle organisation syndicale. Elle avait été créé pour mobiliser les travailleurs autour de leur contribution à la guerre pour l'indépendance nationale et non pas pour lutter pour quelques avantages matériels à accorder aux travailleurs par les autorités coloniales. L'enjeu était autrement plus important donc. Trois décennies de parti unique dans le contexte d'un système économique dirigiste qui a fait des pouvoirs publics les représentants de l'Etat propriétaire des entreprises, ont permis à l'UGTA de fonctionner en tant qu'organisation de masse du FLN. Son principal rôle consiste à mobiliser pour le développement. Mais, qui peut considérer que l'UGTA est exclusivement une organisation syndicale ?