Une partie du Brésil est sonnée après l'élection du candidat nationaliste, Jair Bolsonaro, accusé d'être à la fois raciste, misogyne et anti-écologiste. D'autres ont laissé éclater leur joie, à l'image des parades de nombreux militaires. Le candidat nationaliste Jair Bolsonaro a été élu, hier, président du Brésil, devant le candidat Fernando Haddad, à l'issue d'une campagne qui a coupé en deux le plus grand pays latino-américain. L'accession au pouvoir de la droite dure, plus de 30 ans après la fin de la dictature, a donné lieu à des scènes contrastées dans ce pays de 208 millions d'habitants. Les partisans de celui qui a été député pendant 27 ans, ont laissé éclater leur joie dans les rues de Brasilia. A Rio de Janeiro, la deuxième plus grande ville du Brésil en termes d'habitants, des scènes de liesse ont également été captées par les caméras de télévision. Selon Maud Chirio, une historienne spécialiste du Brésil, des membres de l'armée ont paradé dans les rues de Neteroi, qui fait face à Rio de Janeiro. Dans des scènes, on peut voir de nombreux supporters du socialiste Haddad, candidat malheureux du second tour, fondre en larmes et s'en prendre vivement aux partisans de Bolsonaro. Le nouveau président est présenté par les médias comme admirateur de la dictature. L'élection de Jair Bolsonaro a eu lieu après la détention de l'ancien président, Lula, accusé de corruption et condamné à 12 ans de prison. Il a appelé dans une lettre, ses partisans à élire Fernando Haddad. La lettre à la fois testamentaire, où l'ancien chef d'Etat renonce, après des mois de vaine bataille judiciaire, à se présenter. Et une consécration pour son héritier. «S'ils veulent nous faire taire et faire échouer notre projet pour le pays, ils se trompent», écrit Lula, ajoutant : «Je veux demander, du fond de mon cœur, à tous ceux qui auraient voté pour moi, qu'ils votent pour notre camarade Haddad». Après cette lecture, Fernando Haddad s'est lancé dans son premier discours officiel, promettant de revenir à ce temps où le passeport brésilien était prestigieux. Empêché d'être candidat à l'élection présidentielle, Lula était présenté comme favori, et aujourd'hui, c'est un président nationaliste qui est élu. Il est dénoncé par nombre de politiciens pour sa politique. Au Brésil, la destitution de la présidente, Dilma Rousseff, en août 2016, la condamnation de son prédécesseur, Lula, en juillet 2017, puis son emprisonnement en avril 2018, et son interdiction de briguer un nouveau mandat, sont autant d'événements qui s'inscrivent dans le contexte d'une droitisation marquée du plus grand pays d'Amérique du Sud. Elu député dès 1991, Jair Bolsonaro est, ensuite, accusé d'avoir tenté d'organiser des attentats, afin d'attirer l'attention sur la faiblesse des salaires des militaires, ce qui lui vaut de passer quinze jours en prison, écrit le journal Le Monde. En 1999, il regrette que la dictature n'ait pas exécuté 30.000 personnes corrompues supplémentaires, dont le président de l'époque, Fernando Henrique Cardoso.