Interrogé hier en marge des débats sur la loi de finances 2019 concernant la mise au point du ministre de la Justice Tayeb Louh, qui a démenti avoir présenté des excuses à Ahmed Ouyahia suite à sa déclaration sur l'incarcération des cadres dans les années 1990, le porte-parole du RND, Seddik Chihab, n'a pas voulu faire enfler la polémique. «Je n'ai rien à dire sur cette question. Je n'ai aucun commentaire à faire sur le démenti du ministre de la Justice Tayeb Louh», a insisté M. Chihab devant les journalistes qui l'interrogeaient. Mais Tayeb Louh a démenti avoir présenté des excuses, a-t-on insisté. «C'est son affaire», a-t-il lancé, en refusant d'ajouter la moindre déclaration à ce propos. Il y a quelques jours, à partir d'Oran, le ministre de la Justice avait déclaré que l'époque où les cadres étaient jetés en prison dans les années 1990 était révolue. Certains ont compris que c'est le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui était visé. Le lendemain, le RND a réagi pour défendre son secrétaire général. Il a affirmé que l'accusation d'avoir emprisonné des cadres de l'Etat dans les années 1990 est infondée. Le RND a précisé qu'au moment de l'emprisonnement des cadres, Ahmed Ouyahia n'était pas responsable. «Lorsqu'il a été procédé à l'emprisonnement de quelques cadres au milieu des années 1990 (leur nombre s'élevait à quelques dizaines et non pas des milliers), Ahmed Ouyahia n'était pas responsable du secteur de la justice. Dire ainsi qu'il a mis en prison des cadres est une accusation infondée et calomnieuse, et cela porte surtout atteinte à l'image des magistrats indépendants et respectables», a indiqué le RND. Suite à cette réaction, certains médias ont rapporté que Tayeb Louh a présenté des excuses au Premier ministre. Mais M. Louh a démenti catégoriquement. Dans un démenti signé de la cellule de communication du cabinet du ministre, il est souligné que le ministre «se demande qui se cache derrière ces manœuvres et ces assertions immorales qui constituent une tentative d'induire en erreur l'opinion publique…» A rappeler que le dossier de l'emprisonnement des cadres dans les années 1990 a été à maintes reprises relancé par l'ancien secrétaire général du FLN, Amar Saâdani. Sauf que ce dernier accusait ouvertement le DRS et son ancien chef d'en être responsable. Quant à Tayeb Louh, il n'a cité aucune partie.