Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a émis le doute mardi que les puissances occidentales puissent convaincre l'opposition syrienne de participer à une conférence de paix d'ici à la mi-novembre. La promesse de Damas de renoncer à son arsenal chimique a relancé la perspective d'une telle conférence, baptisée "Genève II", dont Moscou et Washington ont émis l'idée en mai. Le Conseil de sécurité de l'Onu a souhaité qu'elle ait lieu à la mi-novembre. L'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a lui-même reconnu dimanche qu'il n'y a "rien de sûr à 100%" concernant la date de la conférence. La Russie, principal allié du gouvernement de Bachar al Assad, rejette désormais sur les Occidentaux la responsabilité de la tenue d'une telle conférence. "Jusqu'à récemment, nous espérions que nos partenaires occidentaux, qui se sont engagés à amener l'opposition à la conférence, pourraient le faire rapidement, mais ils n'ont pas pu le faire et je ne sais pas s'ils seront capables d'y arriver d'ici mi-novembre", a déclaré Sergueï Lavrov. A l'issue d'un entretien avec le secrétaire général de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), Ekmeleddin Ihsanoglu, le chef de la diplomatie russe a insisté sur l'urgence d'une telle initiative diplomatique car, a-t-il dit, "les (islamistes) radicaux et les djihadistes renforcent leurs positions" en Syrie. "Notre mission est de ne plus perdre de temps et d'amener à la table de négociations, avec le gouvernement, les groupes d'opposition qui (...) ne cherchent pas à créer un califat en Syrie ou simplement à s'emparer du pouvoir et l'utiliser comme bon leur semble, mais au sort de leur pays", a-t-il insisté.