Khashoggi oeuvrait pour la création d'une opposition en Arabie saoudite. Il a été tué un an après. Jamal Khashoggi, journaliste saoudien disparu à Istanbul, envisageait il y a un an de créer, épaulé par un autre dissident saoudien, un mouvement de jeunesse en ligne, pour contrer la propagande d'Etat de Riyad, relate la chaîne CNN, se référant à la correspondance privée du journaliste sur WhatsApp. Un an avant son assassinat, Jamal Khashoggi discutait sur WhatsApp avec Omar Abdulaziz, son compatriote exilé, qui avait obtenu l'asile dans la ville canadienne de Montréal, sur la possibilité de créer un mouvement de jeunesse en ligne, pour faire face à la propagande d'Etat de Riyad, d'après la chaîne CNN, qui a pu prendre connaissance des messages en question. Dans les messages, Khashoggi critiquerait vivement le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, et le qualifierait de «bête». «Plus il mange de victimes, plus il en veut. Je ne serai pas surpris que l'oppression atteigne même ceux qui l'acclament» aurait fustigé M. Khashoggi en mai dernier. Selon CNN, les deux hommes avaient déjà compris, en août, que leurs messages avaient pu être interceptés par les autorités saoudiennes. «Que Dieu nous aide», avait alors écrit le journaliste. Omar Abdulaziz, indique la chaîne, a lancé le 2 décembre, des poursuites judiciaires contre une entreprise israélienne, soupçonnée d'être à l'origine du logiciel qui aurait servi à pirater son téléphone. Jamal Khashoggi a été assassiné le 2 octobre au consulat saoudien d'Istanbul, où il s'était rendu pour effectuer des démarches administratives. Après avoir d'abord nié le meurtre, les autorités saoudiennes ont fini par reconnaître que l'éditorialiste avait trouvé la mort, lors d'une opération «non autorisée». Son corps n'a toujours pas été retrouvé. 21 suspects ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire, selon le bureau du procureur général à Riyad. Onze de ces suspects ont été inculpés, accusés d'avoir ordonné et commis le crime. Toutes les pistes mènent au prince d'Arabie saoudite, accusé par la CIA et Erdogan, d'être le commanditaire du meurtre. Le prince de l'Arabie saoudite est dénoncé par l'opinion publique pour le meurtre du journaliste opposant Khashoggi, et le crime contre l'humanité commis contre le Yémen. Une plainte a été déposée contre lui en France, par une organisation non gouvernementale. Une plainte a également été déposée contre lui en Argentine, pour crime contre l'humanité. Une association française a déposé une plainte contre l'émir d'Abou Dhabi, pour le crime contre l'humanité. L'Arabie saoudite dirige une coalition arabe, armée par Washington, contre les civils du Yémen. Le meurtre du journaliste Khashoggi a interpellé l'opinion publique sur la guerre au Yémen, oubliée. Khashoggi allait lancer une opposition en Arabie saoudite, et aurait peut être été tué pour ne pas réaliser ce projet. Loin d'être un exemple de démocratie, l'Arabie saoudite est cautionnée par le président américain, qui refuse de dénoncer le prince d'Arabie saoudite.