La prise en charge médicale des malades dans toutes les communes relevant de la daïra de Bechloul, située à une vingtaine de kilomètres à l'est de Bouira, fait défaut. Pour se soigner, les habitants de ces municipalités sont contraints de se rendre à la polyclinique Belkessam Saïd du chef-lieu de daïra, laquelle, il faut bien le souligner, manque de moyens humains et matériels. Il s'agit de l'unique structure de santé à l'échelle de la daïra qui est sensée répondre aux besoins d'une population de plus de 75 000 habitants. Ce n'est pas toujours évident. Des malades ont été orientés à maintes reprises vers d'autres établissements de santé, notamment l'EPH de M'Chedallah ou celui de Bouira, parce que les équipes médicales et paramédicales ne disposaient pas de moyens nécessaires pour intervenir. Les analyses médicales ne sont pas effectuées au niveau du laboratoire de la polyclinique faute de réactifs et parfois de matériel. Le service de la maternité tant attendu par la population ne fonctionne pas encore. Il est à l'abandon. Les parturientes ne cessent de galérer. Les responsables de la direction de la santé pourtant interpellés depuis de longues années ne semblaient pas prendre les choses au sérieux. Les appels de détresse de la population de cette daïra n'ont pas été entendus. Il a suffi qu'une action de protestation soit organisée pour que le directeur de l'Epsp et un représentant de la DSP viennent rassurer les citoyens. Il y a quelques jours, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant la polyclinique de Bechloul pour dénoncer le dysfonctionnement qui y règne et le manque de moyens. «Nous avons envoyé des requêtes à plusieurs responsables, la daïra, la direction de la santé, la wilaya mais personne ne nous a répondu. Nous avons attendu des réponses depuis plusieurs mois. Les citoyens de plusieurs communes de la daïra nous ont interpellés sur le dysfonctionnement de cette polyclinique et la pénurie des médicaments et d'autres produits. Nous avons voulu éviter que la situation ne se complique davantage», a déclaré un représentant des protestataires lors d'une réunion aux représentants de la direction de la DSP et l'Epsp. Les protestataires ont appelé les responsables du secteur de la santé à entretenir la polyclinique qui est en train de se dégrader. Ainsi, ils ont réclamé à ce que cet établissement, qui prend en charge également les accidentés de la circulation de la RN 5 et l'autoroute est-ouest, soit doté de moyens nécessaires au même titre que les autres structures de santé se trouvant dans d'autres communes de la wilaya. Pour les autres communes de la daïra, le tableau est peu reluisant. Dans la commune d'Ath Lakseur, l'ancienne polyclinique est dans un mauvais état. Après les appels incessants de la population, les autorités locales avaient inscrit un projet d'une nouvelle polyclinique qui devait soulager les patients des deux communes, Ath Lakseur et Ath Rached. Cependant, le projet a été arrêté après quelques mois. Décembre 2016, Abdelmalek Boudiaf, ancien ministre de la santé, avait annoncé le dégel du projet. La DSP annonce, deux années après, la relance des travaux. En vain. Les villageois attendent encore la reprise des travaux. À Ath Rached, une commune voisine, la population n'a droit qu'à une salle de soins, dont un médecin et deux infirmières font fonctionner. Même situation à Al- Adjiba. Plusieurs salles de soins qui ont été affectées durant la décennie noire pour la garde communale ne sont pas encore récupérées par le secteur de la santé. Pour assurer une bonne prise en charge médicale, les habitants de la daïra réclament d'abord de régler les questions urgentes comme la disponibilité des médicaments et un personnel médical et paramédical en nombre suffisant, mais aussi l'inscription d'un nouvel hôpital dans cette région qui demeure l'une des daïras la moins dotée en matière d'infrastructures de santé.