La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, n'est pas contre le principe de la tenue d'une conférence nationale, telle que proposée ces derniers jours par le président de TAJ, Amar Ghoul. «Il nous est impossible d'ignorer les initiatives politiques qui ont été annoncées, notamment celle concernant l'organisation d'une conférence nationale», a affirmé Mme Hanoune, lors d'un long discours lu à l'ouverture du 7e congrès ordinaire de son parti, qui s'est tenu aujourd'hui à Zeralda (Alger). Cependant, Hanoune s'est interrogée sur les initiateurs de cette conférence, les participants et les modalités de sa tenue. «Si la conférence est chargée de la mission de révision de la Constitution, en se fiant aux explications des promoteurs de ces initiatives, sauvegardera-t-on les acquis de la révolution et de l'indépendance, la nature sociale et républicaine de l'Etat ? Les acquis démocratiques comme Tamazight, ou le droit à la grève seront-ils préservés ? Le peuple algérien aura-t-il son mot à dire ?». Et c'est partant des réponses à ces questions que le Parti des travailleurs décidera de la position à prendre à l'égard de cette initiative. Hanoune s'est montrée sceptique par rapport aux résultats de ce genre d'initiatives, sachant que toutes celles organisées dans les années 90, dans certains pays africains et de l'Europe de l'Est, ont été «catastrophiques». Mieux, elle a porté la contradiction à certains acteurs appelant à la tenue de cette conférence, qui proposent d'aller vers des réformes économiques profondes et un consensus national. Et à Louisa Hanoune de s'interroger : vers quel type de transition ira-t-on, et si celle-ci renforcera la souveraineté du peuple, consacrera l'indépendance de la justice… Hanoune a tenu à réitérer que «la seule voie» pour la réalisation d'un consensus politique dans le pays est «l'élection d'une assemblée nationale constituante consacrant la souveraineté du peuple». Mme Hanoune a indiqué que sa formation «mène une campagne politique, en vue de convoquer des élections pour une assemblée nationale constituante, à même de consacrer la souveraineté du peuple et de définir ses institutions, dans la forme et le fond». Evoquant ce qu'elle a qualifié de «doutes» qui pèsent sur le climat politique du pays, elle a expliqué que «l'élection d'une assemblée constituante est la seule voie pour réunir les conditions politiques nécessaires à l'instauration d'une véritable démocratie, la préservation de l'unité nationale et l'édification d'institutions fortes». L'Algérie est «à la croisée des chemins», a-t-elle dit, ajoutant que «rien n'est au-dessus de la pérennité de la Nation, comme il est impossible de réaliser un projet d'avenir, sans paix et souveraineté nationales». «Le peuple, avec toutes ses franges, est en mesure de faire face à toutes les manœuvres internes et externes, en vue de préserver le serment des chouhada de la glorieuse Révolution de libération nationale». Dans le même ordre d'idées, la SG du PT a évoqué «la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens à cause de la politique d'austérité imposée par l'Etat», mettent en garde, à ce propos, contre «la gravité de la situation».