La secrétaire générale du Parti des travailleurs, (PT), Louisa Hanoune, a appelé jeudi à Alger, à l'ouverture d'un "large" débat national sur l'amendement de la Constitution, soumise aux acteurs de la scène politique dont les partis et personnalités nationales, pour enrichissement. "Nous ne nous opposons pas à la tenue de consultations pour donner forme à une mouture constitutionnelle mais cela ne saurait se substituer à la souveraineté du peuple à qui revient le dernier mot à ce sujet", a indiqué Mme Hanoune dans un rapport lu à l'ouverture des travaux du bureau politique du PT. Elle a insisté à ce propos, sur l'importance d'aboutir à une mouture qui "reflète l'avis de la majorité et opère un saut qualitatif dans la pratique politique et démocratique à travers un débat riche et élargi auquel participeront tous les acteurs de la société au lieu de se contenter d'une constitution consensuelle entre les partis politiques et les personnalités nationales".
Elle a estimé que l'amendement de l'actuelle Constitution était une "réforme qui aurait du être entamée avant l'amendement des textes juridiques organiques".
Elle a exprimé son "étonnement" à l'égard de la proposition sur la limitation des mandats présidentiels car il s'agit, selon elle, d'un "procédé sans rapport aucun avec la souveraineté du peuple à qui revient le dernier mot dans le plébiscite ou la révocation de la personne", suggérant d'inclure le principe du "référendum révocateur" dans le prochain amendement constitutionnel.
Evoquant les propositions de son parti sur l'amendement constitutionnel prévu, Mme Hanoune a affirmé que "le modèle républicain parlementaire est le plus indiqué mais véhicule de gros risques au regard de la scène politique marquée par les interférences entre la politique et les intérêts d'argent".
Le PT estime que le bicaméralisme au parlement était "inapproprié" car la "souveraineté populaire exige l'existence d'une assemblée législative avec une seule chambre jouissant de tous les pouvoirs" outre la "réduction du nombre des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ce qui donnera lieu à une "réduction des dépenses de l'Etat".
D'autre part, la secrétaire générale du PT a souligné que le concept d'une assemblée constituante "a été déformé et vidé de son contenu dans nombre de pays qui ont connu ce qui est appelé +les révolutions du printemps arabe+", appelant "à ne pas entraîner l'Algérie dans une aventure aux conséquences inconnues au regard des dangers que connait la région".
Mme Hanoune a mis l'accent en outre, sur la nécessité de "séparer réellement les pouvoirs tout en consacrant le principe d'indépendance de la justice en la libérant de l'emprise de l'appareil exécutif, de consacrer la liberté de la presse, de constitutionnaliser la langue amazighe et des acquis économiques et sociaux réalisés depuis l'indépendance".
"Le renforcement des prérogatives de la Cour des comptes, la clarification du concept de l'immunité parlementaire, la constitutionnalisation du droit à la création d'une organisation syndicale du corps de la police et l'abrogation de la peine de mort" figurent également parmi les propositions du parti.
Par ailleurs, Mme Louisa Hanoune a exprimé sa satisfaction à l'égard des "propositions positives contenues dans le document soumis à enrichissement, notamment celles relatives à la levée des contraintes sur la pratique politique et des libertés individuelles et collectives et la préservation des acquis sociaux réalisés".
Elle considère également que le découpage administratif prévu était une "priorité" dès lors qu'il tend à "impulser le processus de développement local, à rapprocher l'administration du citoyen et à améliorer le service public".
Ce découpage "donnera lieu à une augmentation du nombre de sièges dans les assemblées élues d'où la nécessité de tenir des élections législatives anticipées", a-t-elle enfin suggéré.