Faisant le bilan de ses sept ans d'activités, le Collectif NABNI lance deux nouveaux projets pour l'année 2019-2020, et parie sur l'avenir. Dans un long communiqué, NABNI initie une nouvelle feuille de route, en pariant sur un avenir plus réceptif au changement. Etalant un bilan mi-figue mi raison de ses sept ans d'existence, le Collectif a constaté l'impact limité de son travail sur les décisions de politique publique. A cet effet, il affirme avoir tiré des enseignements importants de ses expériences, qui «n'entameront en rien notre détermination à bâtir l'Algérie sur de nouvelles idées». Nabni a donc décidé d'élargir son audience et le champ des thématiques couvertes, et de retrouver sa nature participative en se rapprochant davantage des citoyens et des acteurs de la société civile. A propos de la prochaine campagne électorale pour la présidentielle qui devra se tenir le mois d'avril prochain, Nabni estime qu'elle devrait être un moment riche de confrontation d'idées diverses. «Le collectif, fidèle à son caractère non-partisan, sera présent à travers ses propositions», a-t-on indiqué. Et d'ajouter : «Mais au-delà, nous nous engagerons sur de nouveaux sujets inédits pour NABNI, pour construire de manière participative une vision innovante qui nous fasse rêver collectivement. Tels sont les deux pans de notre feuille de route pour 2019 et 2020». Le Collectif, qui entre en campagne des idées, lance la préparation d'un «livre blanc», recueillant des propositions à verser aux débats de la campagne présidentielle. Il s'appuiera sur tous les travaux du Collectif, qui seront enrichis d'apports originaux pour former un programme ambitieux autour de quatre thèmes principaux. L'objectif est de contribuer à ce que les élections soient bâties sur de nouvelles idées. Au-delà de la campagne : NABNI s'inscrit dans le temps long, celui des grandes ambitions, des ruptures audacieuses et de la construction d'un projet de société autour de thématiques inédites. Il s'agit de proposer des idées nouvelles, presque idéalistes, secouant les pensées dominantes. Les travaux du Collectif, comme ceux des autres think-tanks, des universitaires, des associations…, «serviront un jour, quand le temps des réformes viendra et que d'aucuns s'en empareront», a-t-on estimé. La même source n'a pas manqué de critiquer certaines décision d'ordre économique, entreprises par les pouvoirs publics. «Les autorités ont été indifférentes et n'ont rien engagé de majeur, exposant le pays au risque d'un ajustement brutal, car nous n'aurons bientôt ni le choix, ni le temps de réformer “en douceur”», a-t-on expliqué. Pour NABNI, l'illusion que des «solutions techniques» puissent fonctionner dans un contexte de mauvaise gouvernance et de délitement institutionnel, s'est vite dissipée. «La séquence de la planche à billets illustre bien comment les autorités n'ont retenu des conseils des experts que ce qui les arrangeait, malgré les avertissements de ces derniers», a-t-on déploré. Pour Nabni, les autorités n'ont fait que retarder les réformes, en léguant une dette aux futurs gouvernements qui feront face aux mêmes déficits, et qui n'auront plus d'autre choix que de les réduire, mais avec une marge de manœuvre financière amoindrie.