La diplomatie russe a accusé Washington d'utiliser l'aide humanitaire qui doit être livrée au Vénézuela, comme «prétexte pour une action militaire» dans le but d'écarter du pouvoir le président actuel du pays, Nicolas Maduro. La Russie, par la voix de la porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a accusé hier les Etats-Unis, de se servir de l'aide humanitaire à destination du Vénézuela, comme «prétexte pour une action militaire». Maria Zakharova a également dit qu'une «provocation dangereuse à grande échelle» était prévue pour le 23 février, avec un passage de la frontière du Vénézuela, provoqué et orchestré depuis Washington par le prétendu «convoi humanitaire». Cette «provocation» pourrait, selon elle, «mener à un affrontement entre les opposants au pouvoir actuel et ses partisans, et fournir un prétexte commode pour une action militaire, visant à écarter du pouvoir l'actuel président légitime du pays». Selon certaines informations, «des entreprises des Etats-Unis et de leurs alliés au sein de l'Otan envisagent actuellement, d'acheter une importante quantité d'armes et de munitions dans un pays de l'Europe de l'Est, en vue de les remettre ensuite aux forces d'opposition vénézuéliennes», a poursuivi la porte-parole de la diplomatie russe, précisant : «La livraison au Venezuela est prévue pour début mars de cette année, en expéditions successives, à l'aide d'avions cargo appartenant à une compagnie aérienne de fret international». La diplomatie russe a, en outre, rappelé que «la Russie avait fait parvenir au Vénézuela un premier convoi d'aide humanitaire» Le 21 février, le président du Vénézuela Nicolas Maduro avait annoncé la fermeture immédiate de la frontière terrestre avec le Brésil, et menacé de fermer celle avec la Colombie, où l'armée est intervenue au début du mois de février pour bloquer l'aide humanitaire en provenance, principalement, des Etats-Unis. Le président n'avait pas caché son scepticisme quant à cette aide humanitaire, la considérant comme un cheval de Troie pour justifier l'intervention militaire évoquée par Washington. La veille, le 19 février, Nicolas Maduro avait encore qualifié de «show politique» et de «piège attrape-nigaud», la demande d'envoi d'aide américaine de l'opposant Juan Guaido. De son côté, Juan Guaido, qui s'est auto-proclamé président par intérim du Vénézuela le 23 janvier dernier, avait quitté Caracas le 21 février pour se rendre avec des partisans à 900 kilomètres de là, dans l'Etat de Tachira, à la frontière avec la Colombie, pour tenter de faire entrer l'aide humanitaire américaine.