Les manifestations historiques de vendredi ont été saluées par les partis politiques qui ont relevé notamment leur caractère pacifique. Le FFS, le MSP, le PT, le FMN… ont tous évoqué une mobilisation historique des Algériens contre le cinquième mandat, et appelé les partisans de Bouteflika à retirer sa candidature pour préserver la stabilité du pays. De Skikda où il a animé un meeting, le premier secrétaire du FFS, Mohamed Hadj Djilani, a évoqué une forte mobilisation des Algériens et des Algériennes et des forces vives de la nation pour imposer une alternative démocratique et sociale à un système anti-démocratique et anti- social, et pour faire sortir le pays de la crise qu'il traverse. Il a affirmé que le peuple algérien a donné une véritable leçon de manifestation pacifique, de revendications légitimes et de mobilisation de toutes les franges de la société. «Le peuple algérien a réaffirmé sa volonté de changement, lui qui aspire depuis plus d'un demi-siècle à son droit à l'autodétermination. La volonté populaire s'est exprimée dans la rue en faveur du changement, la construction d'une alternative démocratique est en marche», a-t-il lancé, ajoutant que les citoyens ont décidé de ne pas subir l'impasse politique, la catastrophe économique, l'asphyxie sociale, le gaspillage financier, la dilapidation des richesses nationales. Mohamed Hadj Djilani a appelé les militants et les Algériens à la vigilance pour que les projets ne soient pas détournés de leur véritable sens. Il a appelé le pouvoir à répondre aux aspirations du peuple algérien et de cesser sa politique de répression des droits de l'Homme et de la liberté d'expression. L'orateur a réitéré que «notre projet, la reconstruction du consensus national et populaire et l'élection d'une assemblée nationale constituante est la seule solution à la crise». Pour sa part, le président du MSP et candidat à l'élection présidentielle du 18 avril, a demandé au pouvoir d'«écouter la voix du peuple», mettant en garde contre la tentation de faire la sourde oreille. «Vendredi 1er mars est un jour historique, le peuple sur tout le territoire a exprimé son refus du cinquième mandat, à travers des marches imposantes qui traduisent le long combat politique du peuple algérien pour se réapproprier sa souveraineté et sa volonté quant aux choix libre de ses représentants», a-t-il réagi sur sa page Facebook. «Le peuple a exprimé son refus définitif et catégorique du cinquième mandat ; il appartient désormais aux responsables au niveau des institutions de l'Etat d'entendre la voix du peuple algérien et de prendre leur responsabilité pleine et entière, immédiatement et sans tergiversation», a-t-il ajouté. Pour lui, le rejet de cette candidature doit être une nouvelle étape politique pour le peuple algérien de choisir des institutions et des responsables par des élections libres, loin de la triche, de la fraude et de la manipulation des résultats qui ont jusque-là caractérisé les consultations populaires. De son côté, le Front du militantisme national (FMN) a salué «la mobilisation historique de la société dans toutes les wilayas du pays contre le cinquième mandat et contre l'ultime tentative d'attenter à son honneur, et rend hommage à tous ceux qui se battent pour le changement du système». «Chercher à imposer un cinquième mandat qui défie la logique est une aventure dont les conséquences sont imprévisibles. Le FMN appelle les citoyens à rester mobilisés et à faire preuve de vigilance devant les tentatives de faire sortir les manifestations de leur cadre, et de garder leur caractère pacifique jusqu'à satisfaction de ses revendications», a souligné le parti dans un communiqué signé par son président, Abdellah Haddad. Le FMN a appelé les partisans d'Abdelaziz Bouteflika à la sagesse et au retrait de sa candidature afin de préserver la stabilité du pays et leur impute l'entière responsabilité en cas de dérapages. L'ancien président du RCD, Said Sadi, a également réagi aux manifestations de vendredi 1er mars. «C'est un mouvement historique qui est en train de se passer, par son ampleur et sa maturité», a-t-il déclaré à un journal électronique. Les partis de la majorité présidentielle ont, quant à eux, gardé le silence. Ni le FLN, ni le RND, ni le TAJ, ni le MPA, ni la direction de campagne de Bouteflika n'ont réagi. Parmi les partis qui ont soutenu la candidature de Bouteflika, seul le mouvement Islah a exprimé son attachement à cette candidature, réitérée, hier, par le président du parti, Filali Ghouini, à Bouira. Ce parti a présenté un candidat en 2009, soutenu Benflis en 2014 et soutient Bouteflika en 2019. Le parti a salué, en outre, le caractère pacifique des manifestations.