Les lycéens de Boumerdès n'ont pas pu rester indifférents à la dynamique citoyenne enclenchée depuis le 22 février dernier pour réclamer le départ de système en place et exprimer leur rejet du 5e mandat. Hier, dès la matinée, plusieurs établissements secondaires ont été paralysés par des mouvements de protestation de lycéens réclamant le départ «de ce système qui a mis l'Algérie à genoux, en présentant un candidat mourant». Les lycéens, munis de banderoles sur lesquelles nous pouvons lire des slogans hostiles au 5e mandat et au système, de drapeaux nationaux et d'emblèmes amazighs, ont sillonné les rues de plusieurs localités de la wilaya. A Aït Amrane, ils étaient des centaines à sortir dans la rue et marcher à partir du lycée vers le centre-ville tout en scandant des slogans anti-pouvoir. La procession humaine a sillonné le centre-ville d'Ait Amrane et observé un sit-in à la placette centrale où ont eu lieu récemment les festivités de Yennayer. A Bordj Ménaïel, les lycéens de Chafai Ahmed et du nouveau lycée sont sortis pour dénoncer le mandat de la honte et exprimer leur colère quant à la mascarade qui risque de mener le pays vers le chaos. «L'Algérie a besoin de toutes ses forces vives afin de se hisser au rang des pays développés, mais les responsables qui nous gouvernent n'ont pas compris les cris de détresse des millions d'Algériens sortis dans la rue refuser ce système qui n'a fait qu'appauvrir les citoyens et mettre le pays à genoux devant les nations du monde entier», dénonce Ahmed, un lycéen de terminale mathématiques et militant associatif et sportif. «La mascarade est que ce système n'a pas honte de présenter un candidat mourant. Les lièvres, au lieu de se retirer de cette course qui risque d'embraser le pays, se précipitent au Conseil constitutionnel pour déposer leur dossier de candidature, niant la volonté populaire qui ne cherche qu'un changement vers le meilleur», enchaîne Ahcen, un militant des droits de l'homme qui affirme sa fierté d'être Algérien. A Chabet El Ameur, les élèves ont paralysé le lycée Aït Ahmed Hocine par un rassemblement devant l'établissement pour protester contre le 5e mandat de Bouteflika. A l'heure où nous mettons sous presse, plusieurs appels à la marche ont été postés sur les réseaux sociaux entre lycéens de la wilaya.