Selon une nouvelle instruction publiée sur son site web, la Banque d'Algérie (BA) vient de relever le taux des réserves obligatoires des banques, le portant de 8% à 12%. L'instruction 01-2019 du 14 février 2019, modifiant et complétant l'instruction de 2004 relative au régime des réserves obligatoires, fixe à 12% le taux des réserves obligatoires par rapport à l'assiette des réserves globales des banques, à compter du 15 février 2019. En janvier 2018, la BA avait déjà augmenté de 4% à 8% le taux des réserves obligatoires. Après les baisses enregistrées en 2015 et 2016, la liquidité bancaire s'est relativement stabilisée, après le lancement des opérations d'«open market» d'injections de liquidités à partir de mars 2017, pour ensuite croître fortement, dès novembre 2017, après la mise en œuvre du financement non conventionnel. La liquidité bancaire avait atteint 1.380,6 mds de DA à fin 2017, soit une croissance de 68,2% par rapport à son niveau de fin 2016, qui était de 821 mds de DA. C'est en prévision de l'accumulation des liquidités bancaires, et pour prévenir toute poussée inflationniste, que la Banque d'Algérie a relevé en 2018, le taux des réserves obligatoires de 4% à 8%. Cette conduite de la politique monétaire a réussi à stabiliser l'encours de la liquidité bancaire autour de 1.500 mds de DA, entre janvier et juin 2018. Conformément à la nouvelle instruction de la BA, les banques doivent, à partir du 15 février dernier, conserver 12% des dépôts de leurs clients (au lieu de 8% jusque là) sans les utiliser. Ce qui va faire reculer les réserves libres des banques, et donc contenir la liquidité bancaire. Contacté par l'APS pour savoir si cette nouvelle augmentation des réserves obligatoires traduisait l'existence de surliquidités bancaires, suite à l'application du financement non conventionnel, une source de la BA a expliqué que «le relèvement de ces réserves n'est qu'un instrument de la politique monétaire, utilisé de manière continue par la Banque centrale», précisant que «Cela ne veut pas dire qu'il y a des surliquidités, mais qu'il y a juste de la liquidité bancaire». «Pour parler de surliquidité, il faut enregistrer un excès de liquidité monétaire sur plusieurs années», explique la même source. En mai 2016, et sur fond de contraction drastique de la liquidité bancaire, suite à la crise pétrolière et financière mondiale, la Banque centrale avait réduit le taux des réserves obligatoires des banques, le portant de 12% initialement à 8%. En août 2017, ce taux a été une nouvelle fois réduit de 8% à 4%. Cette mesure avait permis aux banques d'injecter plus de liquidités sur le marché. En effet, 360 milliards de DA de liquidité bancaire ont été injectés en 2016, et 347 milliards de DA l'ont été en 2017. Les réserves obligatoires sont les avoirs financiers, que les banques et les institutions financières sont tenues de conserver sur leurs comptes courants auprès de la Banque d'Algérie.