Plus d'une vingtaine d'associations, de syndicats, d'organisations et de militants de la société civile ont déclaré officiellement la naissance d'un Forum social algérien (FSA). Un espace dont le défi, indiquent les premiers signataires, est de «rassembler des acteurs du mouvement associatif et des dynamiques autonomes de la société civile en allant au-delà des clivages pour leur permettre d'échanger, de diffuser leurs messages et leurs actions en réseaux et d'alimenter une dynamique positive de changement». Se disant ouvert à d'autres adhésions, le FSA appelle les dynamiques sociales à le rejoindre «afin de renforcer et de rendre possible, car nécessaire, le changement démocratique et social», lit-on dans sa première déclaration, sanctionnant une réunion tenue le 13 janvier dernier à Oran. Parmi les premiers signataires figurent entre autres l'association Rassemblement action jeunesse (RAJ), la Laddh, le Centre des droits de l'Homme de Béjaïa, le Café littéraire de la même wilaya, le comité national des chômeurs Cnddc, le syndicat CLA, SOS Disparus, Agora et les associations Djazairouna et Tharwa N'fadhma N'Soummer. L'on distingue aussi trois acteurs connus du milieu militant, Hakim Addad, Hacène Ferhati et Hacène Metref. Dans une charte de principes adoptée, le FSA se dit être un espace ouvert, de rencontres, de réflexions, de débats démocratiques et d'échanges d'opinions et d'expériences, de partage, de convergences de luttes, pour «l'instauration d'un Etat de droit, de démocratie et de justice sociale, le respect des droits humains, de toutes libertés individuelles et collectives, de la diversité et de l'identité algérienne dans sa pluralité et pour l'égalité entre les sexes». Le Forum qui se bat aussi pour la liberté d'expression, le droit des migrants et le respect de l'environnement, trace d'ores et déjà son cadre sur le plan géographique puisqu'il plaide «l'édification d'une Afrique des peuples dont le Maghreb des peuples fait intégralement partie». Il s'agit, en effet, d'une première en Algérie. Cet espace réunissant associations et organisations de divers horizons autour de l'impératif du «changement démocratique et social», explique que les alternatives posées au Forum «permettent un libre exercice de la citoyenneté pour une prise de responsabilité contre la soumission aux forces du marché sauvage, ultra libéral et non régulé, aux atteintes aux droits humains et aux droits de la nature». Par ailleurs, l'adhésion au FSA n'est pas synonyme de se fondre en son sein car, explique sa charte de principes, «chaque dynamique sociale membre du FSA, garde son autonomie et son indépendance». Pour ce qui est de son indépendance, le nouveau né précise dans l'un de ses principes qu'il s'agit d'un «espace pluriel et diversifié, non partisan, non gouvernemental et non confessionnel». Pourtant, des représentants de partis, d'organisations gouvernementales ou parlementaires «pourront être invités» à participer ponctuellement, à condition qu'ils respectent les principes de sa charte. Enfin, le FSA qui installera prochainement un comité de coordination pour le suivi des activités, annonce de nouvelles rencontres afin de finaliser et de rendre public un programme d'actions qui s'articulera autour d'initiatives nationales, régionales et internationales.