Dans la foule, on pouvait aussi distinguer des figures connues comme le chanteur Aït Menguellet, Ali Amrane et bien d'autres encore. Les femmes étaient présentes en masse à cette nouvelle démonstration de force. Le mouvement de protestation ne faiblit pas dans la capitale de Djurdjura. Hier, et malgré la nette dégradation des conditions climatiques, avec des pluies torrentielles et une brusque chute des températures durant la matinée, la mobilisation a été aussi intacte que la semaine dernière. Une jeune fille, emmitouflée dans le drapeau, brandissait une pancarte sur laquelle elle avait écrit en arabe : «La nakhafou mina el matari» (on n'a pas peur de la pluie). C'est dire que les slogans ont touché même la météo ! Pour cet acte V, la protesta a envahi la ville des Genêts, au point de ne pas pouvoir la contenir. Ils sont arrivés de partout, par milliers, par monts et par vaux. A bord de bus, de camions, de fourgons, de véhicules personnels, ils étaient tous là. Les premiers marcheurs, qui étaient 10 à 15.000, se sont ébranlés du portail du campus Hasnaoua de l'université Mouloud Mammeri avant 13h, ont été rejoints par des milliers d'autres qui arrivaient de partout, à telle enseigne qu'en l'espace de quelques quarts d'heure, la foule était plus qu'impressionnante. Au fur et à mesure que le ciel se calmait et se dégageait, la foule grossissait encore par milliers. Comme lors des précédents actes du mouvement de protestation, les marcheurs ont déployé des milliers de banderoles et pancartes. Ils ont aussi fait preuve de génie, en «ajustant» leurs slogans aux développements qu'a connu la scène politique depuis l'acte IV. En plus des slogans habituels «Système dégage», «Pas de prolongement du 4e mandat» et bien d'autres encore, comme «FLN dégage», les marcheurs ont aussi scandé des slogans hostiles à l'ingérence étrangère. On pouvait lire ce slogan qui en dit long : «Lamamra, ni Orient ni Occident, le peuple est le seul gérant». Comme la dernière fois aussi, les milliers de marcheurs ont déployé le drapeau national et le drapeau amazigh en force. Dans la foule, on pouvait aussi distinguer des figures connues comme le chanteur Aït Menguellet, Ali Amrane et bien d'autres encore. Les femmes étaient présentes en masse à cette nouvelle démonstration de force, qui s'est déroulée sans heurts ni incidents. On a aussi noté la présence des secouristes du Croissant-Rouge algérien, notamment ceux de la section de Draâ Ben Khedda, vêtus de leurs tenues rouges, venus pour encadrer et apporter aide et assistance si besoin. Les manifestants ont commencé à se disperser dans le calme vers 16h30, et on a appris, sans pouvoir le vérifier auprès de services de sécurité, que six marcheurs auraient été interpellés pour des raisons que l'on ignore encore. On n'a pourtant noté aucune présence policière tout au long de la marche.