«Il faut vite combler le vide au niveau de la Présidence, afin de fermer la porte aux forces non constitutionnelles qui veulent saper l'Etat national et la révolution populaire» Le chef du parti Talai El Hourriyet, M. Ali Benflis, a affirmé hier à Alger, que des «forces extraconstitutionnelles veulent casser l'Etat national, et veulent également détruire la mobilisation et la révolution populaire». Lors de son passage au forum El Moudjahid, Benflis a affirmé que pour empêcher des «forces extraconstitutionnelles» de jouer ce jeu «malsain» et d'infiltrer cette révolution populaire, il faut trouver la solution qui permette d'aller vers la fin d'un système politique rejeté par le peuple, et ce en commençant par répondre à toutes les revendications du peuple. «Il faut vite combler le vide au niveau de la Présidence, afin de fermer la porte aux forces non constitutionnelles qui veulent saper l'Etat national et la révolution populaire», a-t-il martelé, estimant que la transition démocratique n'implique pas obligatoirement d'aller le plus rapidement possible vers une élection présidentielle, mais exige l'organisation d'élections législatives. Pour ce qui est de la meilleurs option pour gérer la période de transition de l'après Bouteflika, M. Benflis estime, tout d'abord, que la grandeur du peuple algérien a été récupérée par lui même durant les 07 vendredi de marches pacifiques de millions de personnes. «Le peuple dans son immense majorité, est sorti dans la rue pour dire : fin à l'absolutisme, fin au pouvoir personnel, fin aux élections truquées, fin aux fausses délégations pour des faux dirigeants. Donc, si on veut avoir la solution, il faut écouter ce peuple», a affirmé Benflis, ajoutant qu'«asseoir une légitimité pour un pouvoir politique ne peut se faire que par une seule démarche». Laquelle ? «C'est de donner la parole au peuple, tout simplement par des élections propres et honnêtes», réplique Benflis. Dans ce contexte, le président du parti Talai El Hourriyet n'a pas manqué de dire que cette parole n'a jamais été permise au peuple algérien, pour donner son avis et choisir librement ses dirigeants. Concernant les étapes à suivre pour que les élections présidentielles puissent s'organiser dans la légitimité, Benflis préconise, tel que souhaité par l'ANP, l'application des articles 07, 08 et 102 de la constitution. Il estime à ce propos que c'est une grande possibilité de sortir de l'impasse actuelle, mais «elle reste relative». Il s'explique : «l'application de l'article 102 de la constitution, qui est refusée par la majorité du peuple algérien, n'apporte pas la solution à cette crise». Il ajoute qu'«à son avis, l'application de l'article 102 s'arrête dans la question du départ du président et de sa démission pas plus. Pour le reste, il exige l'application de l'article 07 de la constitution, qui dit que tout pouvoir ne peut émaner que du peuple». «Le peuple algérien est sorti pour demander le départ d'un système politique, donc, écoutons-le», dit-t-il. Comme deuxième étape, Benflis recommande d'aller à une présidence provisoire ou intérimaire, pour assurer les étapes de la période qui va de la démission du président jusqu'à l'élection d'un nouveau président de la république. Il ajoute : «le président du Sénat est disqualifié et rejeté par la population. Puisque il était l'un des défenseurs acharnés du cinquième mandat». Le gouvernement Bedoui est non crédible Dans un autre sillage qui porte sur le gouvernement «Bedoui», Benflis affirme que «c'est un gouvernement non crédible, car il est présidé par un premier ministre qui a défendu, lui aussi d'une manière acharnée, le cinquième mandat de Bouteflika». Il rappelle que «Bedoui a bel et bien été l'artisan du code électoral qui a permis la fraude aux élections législatives et locales, et qui se préparait à gérer avec la grande fraude le cinquième mandat». Concernant le président du conseil constitutionnel, il a dit qu'il a également été refusé catégoriquement. «Belaiz est disqualifié pour assurer la fonction du président de la République lui aussi». Il précise que «Belaiz est d'abord rejeté par le peuple, en plus, il n'est président du conseil constitutionnel que depuis deux mois seulement. Durant sa prestation de serment devant le président de la république, il lui a avoué sa pleine fidélité, donc son soutien durant les élections présidentielles qui allaient se faire». Tartag est «non démocratique» Ali Benflis a déclaré hier que l'ancien coordinateur des services de sécurité, Athmane Tartag, «était un homme non démocratique». Au cours de son passage au Forum d'El Moudjahid, et en réponse à une question d'une journaliste qui porte sur «une réunion suspecte mentionnée dans une déclaration précédente, qui devrait avoir lieu entre le chef de la direction des services de sécurité (DSS) et d'autres individus», Benflis a tout d'abord indiqué ne pas avoir des détails sur cette réunion, affirmant que «le limogeage du général Tartag s'inscrit dans le cadre des changements imposés par le mouvement populaire». D'autre part, Benflis a souligné qu'il avait été «harcelé par Tartag» et qu'il a «à maintes reprises été gêné par un groupe qui le surveillait devant son domicile et devant le siège de son parti». Par ailleurs, Benflis a exprimé sa totale confiance en la personne de l'ancien président de la république, Liamine Zeroual, qui était aussi soupçonné comme l'une des personnalités ayant assisté a cette même dite réunion : «Zeroual est un homme national et une personnalité qui aime l'Algérie et soutient la révolution populaire. Je lui fais confiance à 100%», a-t-il dit.