Au moment même où on apprend la désignation par les deux chambres, d'Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation, afin assurer l'intérim du président de la République sur une période de 90 jours, les étudiants, les retraités et les avocats sortent dans la rue pour exiger le départ du système. Des milliers d'étudiants de l'université Abderrahmane Mira ont battu en effet le pavé hier, pour exiger une nouvelle fois des solutions à la crise en dehors des hommes du système. Les étudiants qui viennent juste de reprendre les cours après un arrêt forcé d'un mois, suite à la décision de l'ex-ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique d'anticiper la date des vacances de printemps, ont été unanimes à souligner le caractère provocateur de la désignation d'Abdelkader Bensalah. «La désignation de Abdelkader Bensalah, connu pour être un des serviteurs des plus zélés du système est une bravade de plus à mettre sur le compte de ce même système», dénoncent les étudiants. Aux yeux des manifestants, la solution ne peut émaner de l'intérieur du système. «Nous exigeons le départ de tout le système et la mise à l'écart de tous ceux qui ont fait partie d'une manière ou d'une autre de ce système», insistent les étudiants. Ces derniers n'écartent pas par ailleurs des actions de rue quotidiennes, afin d'amener, soutiennent-ils, le régime à changer d'attitude vis-à-vis des revendications populaires. «Nous restons déterminés à aller jusqu'au bout de manière pacifique pour faire aboutir les exigences du peuple qui se résument à un seul point, qui est le départ du système sans condition» assurent les jeunes manifestants. Parallèlement à la marche des étudiants, les avocats affiliés au Barreau de la ville ont observé un arrêt de travail afin de protester contre les mesures judiciaires prises contre leur confrère et militant des droits de l'homme, Me Salah Dabouz. «Nous demandons la levée de toutes les mesures restrictives de liberté ayant visé notre confrère Salah Dabouz», affirment les avocats. Il convient de rappeler à ce propos que Me Salah Dabouz, ancien président de la Laddh, a été arrêté il y a quelques jours à Alger avant d'être remis en liberté, mais sous contrôle judiciaire. «Un acte qui n'honore pas la justice algérienne en ces moments où la rue exige son indépendance», commente un avocat. Les retraités n'étaient pas en reste de toute cette mobilisation. Ils ont en effet tenu à manifester leur présence dans la rue afin de demander l'édification d'un Etat démocratique qui garantira les droits des travailleurs et des retraités.