«Rien ne va arrêter le peuple», tel est le slogan brandi par les marcheurs à Boumerdès, pour déloger le système en place et contre l'installation de Bensalah à la présidence de la République pour gérer la transition. «Le Peuple est la source de tout pouvoir», scandent des milliers de manifestants qui ont battu le pavé dans les rues de l'ex-rocher noir, contre la mafia qui a squatté le pouvoir depuis 1962. «Le tenants du pouvoir en place provoquent le peuple par leur désignation d'un président intérimaire, narguant tout un peuple qui réclame depuis près de deux mois, le départ pure et simple de la mafia», lance un manifestant qui brandissait une pancarte sur laquelle est écrit «Yetnaha Ga3». Les marcheurs sont déterminés à poursuivre leur mouvement de contestation, et donnent rendez-vous demain vendredi pour déloger Bensalah. «Nous n'avons rien compris, ils viennent de commettre un coup d'Etat contre la volonté populaire en installant un homme qui n'a rien avoir avec l'Algérie, et qui cumule des défaillances multiples depuis 1997 où il a occupé des postes de hautes responsabilités par la fraude», lance un militant des droits de l'homme. Et un autre d'ajouter : «il est primordial d'appliquer toute la Constitution, et non un seul article qui permet de sauver la mafia et non l'Algérie.» Les manifestants ont sillonné toutes les routes principales de Boumerdès en scandant : «Bensalah dégage !», «Djeich Echaâb khawa khawa !». Ils ont dénoncé le gouvernement Bédoui, qui a maté la manif des étudiants mardi, à Alger, et les tentatives de réprimer celles d'hier, notamment à Alger-centre, la grande poste et la placette Mouritani. «Bensalah est illégitime, il veut prendre le pouvoir au détriment des manifestants que Bédoui veut réprimer». Pour certains manifestants, Bensalah est le cadeau empoisonné de Bouteflika déchu. La marche s'est déroulée sans heurts avec les forces de l'ordre déployées sur place. Des sit-in ont été observés, par ailleurs, par des greffiers au niveau de la Cour de justice de Boumerdès, à Sonelgaz et dans d'autres administrations publiques, pour réclamer le départ de système en place qui tente un retour forcé aux commandes du pays. La grève également, a été largement suivie dans toutes les administrations publiques, les APC, les établissements scolaires et dans des entreprises publiques de taille, notamment à Socothyd. Z. Mohamed