Elire des porte-paroles qui vont mener et représenter le mouvement de révolte est une approche fausse, a déclaré Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid, lors d'une conférence organisée hier, à l'auditorium de l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira. Le conférencier estime que ces personnes qui vont émaner de façon spontanée de la foule, «ne peuvent pas supporter les courants et les idées de la société». Le président de Jil Jadid croit que la solution à la crise que traverse le pays actuellement, ne peut pas se régler en dehors des institutions. Sauf que ces institutions, d'après l'intervenant, doivent refléter la diversité politique qui est dans la société. «Il doit y avoir au niveau des institutions, l'assemblée nationale, les assemblées locales, etc., un multipartisme», a-t-il déclaré. Ainsi, Soufiane Djilali estime que l'on passe d'une étape où «le peuple demande des choses claires, à une autre étape de représentativité démocratique». Le président de Jil Jadid pense que tout le monde doit se mettre d'accord, sur les bases sur lesquelles on construit la nouvelle république. Tous les courants politiques doivent être impliqués. «Le peuple doit prendre le pouvoir dans les institutions. C'est le peuple qui doit prendre en charge l'Etat, c'est ça un Etat démocratique», souligne-t-il. Et Soufiane Djilali d'ajouter : «Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est d'aller vers une nouvelle république, sur des bases que tout le monde consent. De l'extrême gauche à l'extrême droite, pour se mettre d'accord sur la manière comment construire les institutions. C'est le consensus que nous devons atteindre aujourd'hui. Une fois qu'on aura atteint ce stade, on ira aux élections». La deuxième «erreur» qui a été commise par la foule, selon Soufiane Djilali, est le fait de refouler les partis politiques du mouvement. Le conférencier croit que rien ne peut faire peur au pouvoir qu'un mouvement organisé. Pour ce qui est de la situation actuelle, le pouvoir favorise l'apparition des «figures politiques autonomes et indépendantes», et cela «ne dérange pas le pouvoir». «Le pouvoir en Algérie n'aime pas avoir affaire avec les organisations. Toute organisation, que ce soit politique ou de la société civile qui ne correspond pas avec la volonté du pouvoir, elle va être attaquée», conclut-il. La conférence de Soufiane Djilali a été suivie d'un riche débat, mené par les étudiants de l'université. Il faut souligner que plusieurs acteurs politiques été invités à animer des conférences, ces derniers temps à l'université de Bouira.