Sous un soleil de plomb, des milliers de Chélifiens sont sortis pour le 12e vendredi de suite, malgré le jeûne, pour exiger un changement radical du système politique. Les appels à manifester vendredi se sont multipliés, notamment sur les réseaux sociaux, devenus la plateforme la plus importante pour la mobilisation. Le mot d'ordre, c'est de garder la ferveur du mouvement populaire de contestation, qui sera à l'évidence un défi d'une importance capitale pour la suite des évènements durant ce Ramadhan. Les manifestants réaffirment leur détermination à aller jusqu'au bout de leurs revendications. Premier vendredi de Ramadhan, la mobilisation reste intacte. Comme d'habitude, les manifestants se sont regroupés juste après la prière du vendredi, au niveau de la placette de la Solidarite, avant de sillonner les grands axes de la ville de Chlef, en continuant à demander le «départ de tous les symboles du système», et l'«indépendance de la justice». Le départ des « 3 B », Bensalah, Bedoui, et Bouchareb, reste inlassablement une revendication des manifestants. Drapés de l'emblème national, ils scandent des slogans hostiles au pouvoir en place, affirmant haut et fort qu'il n'y a rien au-dessus de la volonté du peuple, souverain. «Djazaïr hora democratia (l'Algérie, libre et démocratique), «Qu'ils partent tous», «Pas de dialogue avec les B», «On ne veut plus de système basé sur les intérêts étroits, on veut un système juste», sont quelques slogans brandis lors de cette marche. Les manifestants ont brandi des drapeaux algériens, dans une ambiance toujours aussi festive et aussi conviviale. «Ils disent au système dégage!», On a dit, «ils doivent partir tous, ils doivent partir!», scandaient-ils, tout en brandissant des pancartes sur les quelles sont brocardés les figures de la»Issaba» (bande). Sur une large banderole portée en rideau par un groupe de jeunes, on peut aussi lire : «Tant que les principales revendications du Hirak ne sont pas satisfaites, nous continuerons de manifester».