Le chanteur Amar Lachab vit depuis plusieurs décennies en France. Il revient en Algérie pour donner des concerts si on l'invite, comme ce fut le cas, il y a quelques années. Amar El Achab qui a habité dans les années 1960 à Bouzareah sur les hauteurs d'Alger comme beaucoup de grands artistes est cet éternel beau gosse qui n'a jamais couru vers la médiatisation car il était trop occupé par la musique et la chanson chaâbi. Il est parmi les derniers grands maîtres du chaâbi aux côtés de Mazouz Bouadjadj et Reda Djilali. La voix et le charme, c'est inné chez cet artiste que l'on voit sourire dans ses tout premiers enregistrement alors qu'il était tout jeune. Amar Lachab a fait ses débuts dans les années 1950 grâce à son ami du quartier Belouizdad (ex-Belcourt) Mouloud El Bahri. Il jouera de la derbouka avant d'entamer une carrière de chanteur. Avec son grand succès Nesthel Elkiya Ana Elli Bghit, il gagnait, en 1966, le grand prix du jury du Festival national de la chanson algérienne. Enregistrée sur disque 45 tours, Nesthel Elkiya, l'un de ses plus grands succès, restera gravé dans l'histoire de la chanson chaâbi. Cette chanson a été écrite et composée par le grand Mahboub Bati. Très à l'aise et souriant sur scène, Amar Lachab a enregistré au moins une dizaine de chansons à grand succès telles que Sghyer Wana Chibani, Mel Hbibi Tal Ghiabou et Limen Nechtki. Ses istikhbarat (préludes) ont par ailleurs un charme particulier. A 86 ans, Amar Lachab garde toujours sa forme, sa beauté et son charme. C'est un véritable maître capable d'interpréter aussi bien les chansonnettes que les qaçaïd. L'artiste serait toujours en forme pour chanter. Il est souhaitable que le nouveau directeur de l'AARC Abdelkader Bendameche (lui-même ancien chanteur de Chaâbi) l'invite pour une soirée comme autrefois. Pour lui rendre hommage, on réécoutera ce soir son disque 45 tours Nesthel El Kya qu'on garde en bonne place dans notre collection.