La mechta Skraifia, située à moins d'un kilomètre de la commune d'El Hamma (dont elle dépend administrativement), wilaya de Khenchela, est totalement isolée du monde extérieur. L'agglomération est constituée de nombreuses familles ayant bénéficié depuis des années de parcelles de terrain pour la réalisation de logements type ruraux. Ces habitants mènent un train de vie difficile dû d'abord aux dures conditions climatiques, en hiver comme en été, et de l'isolement quasi total du monde extérieur. Les habitations de la dite mechta ne sont raccordées ni au réseau AEP, ni sanitaire, ni gazier, ni téléphonique ni même routier. L'oued polué situé en contrebas des habitations leur assurera, au courant de l'année, l' approvisionnement en eau nécessaire à leur quotidien. Pour l'approvisionnement en eau potable, deux choix leur sont offerts. L'eau des camions colporteurs au prix de 2 dinars le litre, prix considéré comme exhorbitant et excessif pour les bourses faibles des habitants de la mechta skraifia. Une conduite d'eau douce de faible débit à l'état d'abandon, dont on ignore la source et la nature de l'eau consommée est le deuxième inévitable choix pour s'approvisionner en eau potable. Tous les membres de familles de la mechta, principalement les enfants scolarisés, sont concernés par cette tâche combien pénible mais nécessaire à leur survie. Les habitants avec lesquels nous avons pris attache sur site nous ont exprimé leur ras-le- bol des promesses non tenues des responsables et élus locaux, d' une part, et des conditions de vie difficiles d'autre part. De ce fait, ils s'estiment pris en otages de toute part et ne savent plus où donner de la tête. De nombreuses démarches ont été entreprises auprès des autorités locales pour prendre en charge les préoccupations légitimes. Malheureusement, elles sont toutes restées sans suivi et aucun écho n'a été signalé, nous a déclaré avec amertume un habitant de la mechta. Il est indispensable de signaler les images choquantes que nous avons vues, celles d' enfants scolarisés et en bas âges prendre des jerricans de fortune et de différentes capacités, se dirigeant vers l'oued pollué pour s'approvisionner en eau.