Après près de trois mois de détention préventive à la prison d'El Harrach, le verdict dans l'affaire du patron de l'ETRHB est tombé, hier, au tribunal de Bir Mourad Raïs, à Alger. Ali Haddad a été condamné à une peine de six mois de prison ferme assortie d'une amende de 50.000 DA. Impliqué aussi dans cette affaire, Hassan Boualem, chef du service de biométrie qui a délivré le second passeport à Ali Haddad, a été condamné à deux mois de prison avec sursis. Il avait été poursuivi pour établissement d'un deuxième passeport au profit de patron de l'ETRHB. Ali Haddad avait été arrêté le 30 mars dernier au niveau d'un poste frontalier à l'est du pays, en possession de deux passeports en cours de validité. Le juge a ordonné la confiscation des deux passeports ainsi que d'une somme d'argent. Lors de la précédente audience, le prévenu avait fait état de l'intervention de l'ancien premier ministre Abdelmalek Sellal, pour la délivrance d'un deuxième passeport. Le directeur du Centre d'émission de documents biométriques a, pour sa part, évoqué une directive de 2015 qui permet l'obtention d'un second passeport dans des cas exceptionnels sans déposer de nouveau dossier. Il a affirmé ensuite qu'il avait reçu une instruction de l'ex-ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, pour la délivrance d'un deuxième passeport à Ali Haddad. Dans ce sens, le parquet avait requis une peine de 18 mois de prison ferme et 100.000 dinars d'amende. Les délits reprochés à Ali Haddad et au directeur du département de l'Intérieur, sont punis selon la loi par les articles 222 et 223 du code pénal.