Les habitants de Naciria dans la wilaya de Boumerdès ne baissent pas les bras. Au contraire, la volonté ne fait que s'accentuer pour libérer les détenus d'opinion et le fils prodige de la région, Billel Bacha, arrêtés vendredi dernier à Alger et placés sous mandat de dépôt à la prison d'El Harrach par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed. Une nouvelle fois, les habitants de la région ont exprimé leur soutien et solidarité avec les familles des détenus en organisant une deuxième marche consécutive au centre-ville de Laâziv pour réclamer la libération de ces détenus et la cessation des poursuites judiciaires à leur encontre. Des pancartes et banderoles sur lesquelles des écriteaux dénonçant un pouvoir autoritaire et finissant ont été brandies par les manifestants qui ont marché à partir du centre- ville pour sillonner les rues principales. «Libérez les détenus d'opinion», «Nous sommes tous Imazighens», «Libérez tous les détenus ou arrêtez- nous tous», «Qui veut transformer l'Algérie en prison ?, «Pouvoir assassin !», «Ulac smah ulac !», tels sont les quelques slogans répétés par les manifestants et d'autres écrits sur les pancartes. Les marcheurs ont observé des haltes devant les sièges de la daïra et du commissariat où ils ont réclamé la libération de Billel Bacha et de tous les autres détenus. Un élan de solidarité s'est formé un peu partout à Boumerdès et dans tout le territoire national contre ces arrestations jugées arbitraire et autoritaires. Les villageois se sont solidarisés avec Billel Bacha et sa famille et ont rendu une déclaration dans laquelle ils dénoncent ces arrestations et appellent à leur libération immédiate avant de dénoncer des pratiques révolues qui sèment la division et la haine entre citoyens d'un seul peuple. Hier, nous avons appris que le collectif d'avocats en charge de défendre les détenus a déposé un appel auprès des instances judiciaires concernées. Les manifestants arrêtés vendredi dernier sont poursuivis pour atteinte à l'intégration de l'unité du territoire, selon l'article 79 du code pénal. Me Fetta Sadat, avocate et députée RCD avait déclaré avant-hier, que ces poursuites n'ont aucune base légale, d'autant plus qu'il n'y a aucun texte de loi interdisant le port d'un quelconque drapeau.