Plusieurs dizaines de citoyens ont marché dimanche soir dans la ville de Naciria (Laaziv), à l'est de Boumerdès; pour réclamer la libération du militant associatif Billel Bacha et des 16 détenus lors de la marche de vendredi dernier à Alger. Les détenus qui avaient porté et hissé le drapeau amazigh et été arrêtés par la police sur instruction du chef d'état- major de l'armée. Les manifestants ont considéré ces instructions comme une provocation de trop qui risque de plonger le pays dans la violence. «Au lieu de trouver la solution à la crise, Gaid Salah provoque l'enfer en interdisant le port de drapeaux amazighs. Son but est de casser le mouvement populaire après l'échec cuisant d'organiser une élection présidentielle», lance Merzak, militant et ami de Billel. Plusieurs citoyens de la commune ainsi que d'autres venus des autres localités sont venus prendre part à cette marche et soutenir la famille Bacha qui a sorti en masse hommes et femmes dans la rue pour réclamer la libération de leur fils. Sa mère, fatiguée par la maladie, a participé activement et conduit la marche avec plusieurs autres femmes, dont la députée du RCD et avocate Fetta Sadat. La marche s'est déroulée pacifiquement et les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir : «Mazalagh d'imazighen», «Libérez Billel et tous les détenus», «Pouvoir assassin», «Le peuple est source de tout pouvoir», «L'Algérie unie et indivisible», «L'emblème amazigh est notre identité». Arrivée devant le commissariat de ville, la foule a observé un sit-in. Sur place, sa maman, gravement malade, lance à l'endroit des policiers à l'aide d'un mégaphone : «Emmenez-moi et libérez mon fils, il est encore jeune et il a devant lui son avenir. Moi je suis âgée et malade, emprisonnez-moi car je porte moi aussi l'emblème amazigh». Juste après, la foule a crié : «Pouvoir assassin, libérez les détenus, djeich chaab khaoua khaoua…!». Un bref rassemblement a été observé également devant le siège de la daïra. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir. Deux heures plus tard, ils se sont dispersés dans le calme tout en promettant de revenir en charge pour libérer tous les détenus.