Des milliers de citoyens sont sortis, hier après-midi à Tizi Ouzou, pour réclamer à nouveau le départ des résidus du système et l'instauration d'un véritable Etat de droit. Déterminés plus que jamais à faire entendre leur voix en cette dix-neuvième marche de suite, les citoyens qui ont bravé la forte canicule sévissant, ont commencé à envahir les rues de la ville juste après la fin de la prière du vendredi. Les carrés bien organisés, ont suivi le traditionnel itinéraire depuis le portail de l'université Mouloud Mammeri jusqu'à la place de l'Olivier à la sortie Ouest de la ville. «Pour une Algérie meilleure et pour une démocratie majeure!», «Système Dégage !», «La transition est la solution !», «Non à des élections sous l'égide de Bensalah et Bedoui !», «le peuple réclame l'application des articles 7 et 8 !». Des slogans inscrits sur des centaines de pancartes portées par des manifestants, déterminés plus que jamais à en finir avec les résidus du système incarné par Abdelaziz Bouteflika et les partis politiques qui le soutenait. Moins nombreux que lors des premières manifestations, les milliers de citoyens qui ont marqué leur présence hier à travers les rues de la ville de Tizi Ouzou, n'ont pas baissé pour autant la teneur de leurs revendications, après plus de quatre mois d'une révolution pacifique toujours riche en couleurs et en voix. Comme d'habitude, les tenants du pouvoir ont été une nouvelle fois, la cible de slogans des plus virulents. «Y'en a marre de ce pouvoir !», «libérez l'Algérie !», scandent à tue tête les manifestants, drapés pour la plupart de l'emblème amazigh en réponse à l'interdiction du port de ce symbole identitaire à travers plusieurs wilayas du pays. D'ailleurs, comme lors de la marche de vendredi dernier, les manifestants ont tenu à dénoncer avec force la démarche du pouvoir qui consiste selon eux, à stigmatiser la Kabylie en empêchant les manifestants des autres wilayas à brandir le drapeau berbère. «Cet emblème appartient à toute la population de l'Afrique du nord et du Sahel. Ce n'est pas spécifique à la Kabylie ou une région du pays. C'est un symbole identitaire qui fédère le peuple nord africain et subsaharien»lance un jeune étudiant drapé de l'emblème national et brandissant le drapeau jaune, vert et bleu. «Ce n'est pas pour assister à des arrestations et à des emprisonnements de manifestants pacifistes que nous nous sommes révoltés depuis le 22 février. Basta la hogra et la dictature ! Nous réclamons un Etat de droit dans le respect de toutes les libertés individuelles et collectives !», enchaîne son camarade portant un écriteau en soutien aux jeunes manifestants incarcérés la semaine passée à la prison d'El Harrach au motif d'avoir exhibé le drapeau berbère lors de la marche d'Alger. «Libérez les détenus, à bas la dictature !», lit-on sur la pancarte.