Un imposant dispositif sécuritaire a été déployé, dès les premières heures de la journée, à la Place des martyrs et à Alger-centre. La mobilisation estudiantine est toujours intacte. Malgré qu'ils soient en période d'examen, ils ont décidé de battre le pavé pour le 19e mardi consécutifs. La tension qui a marqué la journée d'hier, à cause de l'important dispositif policier déployé à travers les alentours de la capitale, ne les à pas empêchés d'investir la rue. La mobilisation des universitaires est plus forte que jamais. Avec une détermination inébranlable, plusieurs milliers de jeunes sont sortis dans la rue pour scander le départ du système et ses symboles qui dirigent le pays depuis quelques décennies. Ils ont aussi exigé la libération des détenus arrêtés à cause du drapeau amazigh. Pour eux, leur seul mot d'ordre : «nul ne peut attenter à l'unité du pays !» Réunis sous l'emblème national, ces universitaires ont affirmé être conscients des risques que peut engendrer une longue période de transition. Cependant, «organisée par la bande, aucune élection ne sera crédible à leurs yeux». A cet effet, ils ont exprimé leur désappointement quant à la succession rapide des évènements, notamment le refus des 2B (Bensalah et Bedoui) de quitter leurs postes et laisser la place aux personnes choisies par le peuple. Pour ce nouveau round, une forte mobilisation a été constatée à travers tout le territoire national. A Alger, la marche s'est déroulée sans le moindre incident, contrairement aux précédentes. Un imposant dispositif sécuritaire a été déployé, dès les premières heures de la journée, à la Place des martyrs et à Alger-centre. Comme les précédents mardis, le point de départ de la marche est donné depuis la Place des Martyrs en raison de la fermeture par la police des hauts lieux du mouvement populaire, à savoir la Grande Poste et son parvis ainsi que le tunnel des facultés. Empruntant la rue Bab Azzoune, les étudiants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir, notamment contre les 2B. Comme ils ont réclamé la libération de tous les détenus d'opinion, contre la mafia politico-financière, peut-on lire sur les pancartes brandies. Ils ont scandé aussi des slogans comme «Algérie libre et démocratique !». Drapés de l'emblème national, ils ont brandis des pancartes contre le système. Armés d'une volonté de fer, ces jeunes sont décidés à poursuivre leur mouvement jusqu'à l'aboutissement des revendications de tout le peuple. «Silmiya, Silmiya ! »(pacifique !), ont-ils insisté sur la nature de la marche. «Djazaïr horra démocratiya !» (Algérie libre et démocratique!), «unité nationale, pas de régionalisme !», «Système dégage !», ont-ils scandé d'une seul voix. «Tous unis pour libérer l'Algérie !», ont-ils scandé. Les universitaires sont plus que jamais déterminés à faire valoir les revendications de tout le peuple algérien. Ils ont insisté sur la poursuite de la mobilisation pour réitérer leurs revendications pour un «Etat démocratique», et «une justice indépendante». Contrariés de l'emprisonnement du Moudjahid Lakhdar Bouregaâ, les étudiants ont appelé à sa libération immédiate. Les marcheurs se sont dirigés vers la rue Makhlouf Abdelkader. Ils ont réitéré leur revendication pour une justice indépendante. A la place Mohamed Touri près du TNA, ils lancent à tue-tête: «Ya h'na ya n'touma, dégage yal houkouma !» (ce sera ou nous ou vous, gouvernement dégage !).