La mobilisation estudiantine ne faiblit pas. Pour le 17e mardi consécutif, plusieurs centaines d'universitaires ont battu le pavé à travers tout le territoire national. Ils ont, par des slogans hostiles, exigé le départ du système politique qui dirige le pays depuis plusieurs décennies. A Alger, à l'instar des autres wilayas, la mobilisation a battu son plein. Etudiants accompagnés de leurs enseignants ont réitéré leurs revendications en faveur de l'édification d'une Algérie nouvelle. Arborant l'emblème national, les étudiants ont exigé la satisfaction des revendications exprimées par le peuple depuis le 22 février et le jugement de tous les responsables ayant causé un préjudice au pays. «Contre la mafia politico-financière», peut-on lire sur une imposante banderole brandie par des manifestants. «Vous avez volé le pays», «vous avez trahi le pays», «système dégage», ont-ils scandé à gorges déployées. Les étudiants ont porté des pancartes et des banderoles sur lesquelles on peut notamment lire : «Nous voulons ouvrir la voie à une Algérie nouvelle, unie et à un Etat civil». Vers 10h30, la marche s'est ébranlée à partir de la place des Martyrs. La foule a observé une minute de silence et entonné l'hymne national, avant de marcher vers la place Audin en passant par Bab Azzoun et la rue Ben M'hidi. Sous l'œil vigilant d'un imposant dispositif policier, aucun dépassement n'a été signalé tout au long de la marche. Contrairement à la précédente marche, celle d'hier n'a connu aucun accrochage entre les manifestants et les policiers. Lors de cette journée, les étudiants ont souligné, dans plusieurs de leurs banderoles, l'absence de confiance entre le peuple et le pouvoir, et de plaider pour «une instance de surveillance des élections présidée par des juges». Ils avaient aussi appelé à «une presse transparente pour un citoyen clairvoyant». Certains d'entre eux ont même brandi des écriteaux pour réclamer l'élection d'une assemblée constituante qui saura détruire entièrement le régime. Les étudiants réclament le départ des résidus du système bouteflikien, entre autres Abdelkader Bensalah et Noureddine Bedoui. Pour eux, rien ni personne ne peut se mettre en travers de leur chemin, car leurs revendications sont celles de tout le peuple. «Pour une Algérie libre et démocratique», «Les étudiants instruits jamais soumis», «Etat civil et pas militaire», «Yetnahaw ga3», sont aussi des slogans qui ont marqué cette journée qui a pris fin à 13h. Depuis le 22 février dernier, ces jeunes ont joué un rôle très important dans la révolution populaire que connaît le pays. En plus des rassemblements qu'ils tiennent à l'intérieur de leurs campus, ces étudiants battent le pavé chaque mardi, pour exiger le départ du système actuel et ses symboles.