L'Afrique a réitéré jeudi son appel à l'ONU pour réclamer des sièges permanents au Conseil de sécurité, relevant que c'est le seul continent qui n'est pas représenté dans cette catégorie de membres comme il est sous-représenté dans celle des non permanents. Le Conseil, rappelle-t-on, est actuellement formé de 5 membres permanents dotés du droit de veto (Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni et Chine) et de 10 membres non permanents, sans droit de veto et élus pour un mandat de deux ans. Intervenant au nom du groupe des Etats d'Afrique lors du débat tenu à l'Assemblée générale de l'ONU sur la question de la réforme du Conseil de sécurité, M. Vandi Chidi Minah (Sierra Leone) a rappelé que depuis 2005, de nombreux pays africains ont continué à réaffirmer la nécessité de réformer le Conseil de sécurité pour le rendre ''plus représentatif, plus démocratique, plus efficace, plus transparent, plus accessible et plus légitime''. Cette réforme doit comprendre les principes, les objectifs et les idéaux des Nations Unies pour un monde basé sur l'universalité, l'équité et l'équilibre régional, a-t-il précisé. M. Minah s'est dit convaincu que la position commune de l'Afrique a toujours l'appui de la majorité des Etats membres de l'ONU car elle est une option viable pour une réforme du Conseil de sécurité. Appelant à corriger une ''injustice historique'', il a observé que l'Afrique est le seul continent qui n'est pas représenté dans la catégorie des membres permanents du Conseil de sécurité et qui est sous- représenté dans la catégorie des non permanents. Réaffirmant les termes du Consensus d'Ezulwini et de la Déclaration de Syrte, le représentant a réclamé au moins deux sièges permanents africains au Conseil avec tous les prérogatives et privilèges, y compris le droit de veto si celui-ci continuera d'exister, et deux sièges non permanents. Pour sa part, le représentant du Mouvement des pays non alignés, M. Mootaz Ahmadein Khalil a déclaré que la réforme du Conseil de sécurité doit être envisagée de manière globale, transparente et équilibrée et qu'elle doit faire en sorte que l'ordre du jour du Conseil reflète les besoins et les intérêts tant des pays développés que des pays en développement, et ce, de manière objective et non sélective. Le 16ème Sommet du Mouvement, tenu à Téhéran, a conclu que la réforme, qui doit aussi être appuyée par le plus grand nombre possible d'Etats, doit aboutir à un Conseil de sécurité plus démocratique et plus représentatif, tout en reconnaissant l'injustice faite à l'Afrique, a-t-il poursuivi. Il est à rappeler que les négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil se poursuivent depuis deux décennies alors que les principaux enjeux sont la catégorie d'appartenance, la question du droit de veto, la représentation régionale, l'élargissement du nombre des membres et les méthodes de travail du Conseil, comme ses relations avec l'Assemblée générale de l'ONU.