Le romancier, nouvelliste et traducteur interprète algérien, Merzak Bagtache, a été décoré mardi à Alger de la médaille de "serviteur de la langue arabe", par l'association "El kalima" pour la culture et l'information en reconnaissance à son parcours littéraire et son rôle "pionnier" au service de la langue arabe. Organisée à l'occasion de la journée mondiale de la langue arabe célébrée le 18 décembre, la cérémonie s'est déroulée en présence d'hommes de lettres et artistes notamment le romancier Samir Kacimi, le poète Mohamed Ben Abdelkader Saihi, le plasticien, Tahar Oumane qui ont rappelé, dans leurs interventions, le "long" parcours du romancier qui a tant donné à la langue arabe. "Cette langue fait partie de nous et de mon existence (...) a déclaré Merzak Bagtache qui a exprimé sa joie de recevoir une telle distinction. Il a rappelé ses débuts dans la littérature puis son passage dans la presse. M. Bagtache a mis en exergue, en marge de la cérémonie, la réalité de la littérature algérienne en langue arabe fustigeant le rôle "négatif" des médias qui, selon lui, ne déploient pas suffisamment d'efforts pour faire connaître cette littérature. Il a, en outre, déploré l'absence de prix littéraires algériens "permanents" et la "médiocrité" de la traduction, notamment du français vers l'arabe. Par ailleurs, M. Bagtache a exhorté les hommes de lettres algériens à évoquer, à travers leurs œuvres, l'histoire de l'Algérie coloniale notamment la guerre de libération, appelant les ministères de la Culture et des Moudjahidine à y contribuer. Pour le romancier, les écrits sur la période du terrorisme durant les années 1990 sont beaucoup plus des "reportages" que des œuvres littéraires. Le thème en littérature ou en poésie nécessite, selon lui, une "décantation", ce qui n'est pas le cas pour le sujet du terrorisme, a-t-il estimé. Merzak Bagtache qui a échappé à un attentat durant la décennie du terrorisme alors qu'il était membre du Conseil consultatif national mis en place par Mohamed Boudiaf en 1992 en remplacement du Parlement, a rendu hommage à cette personnalité nationale et s'est dit fier de l'évoquer dans ses œuvres.