Pour son premier numéro, la nouvelle revue du Haut conseil de la langue arabe Maalim, consacrée exclusivement à l'univers de la traduction, a brillé par une série d'études de très haute facture, signées par des grands noms du monde des lettres, de la linguistique, de la sociologie, et de la culture de manière générale… tels que Pierre Bourdieu pour ne citer que ce monument de la sociologie mondiale. Des études traduites en langue arabe par l'équipe rédactionnelle de ce nouveau support de qualité, au sein de laquelle on peut compter de brillants intellectuels et autres universitaires, la plupart versés dans le monde des lettres et de la traduction, à l'instar de Merzak Bagtache, son président, ou encore Saïd Boubakir, Omar Azradj…dont le souci et l'engagement dans la traduction ne sont plus à présenter. D'où d'ailleurs le regret fort exprimé à travers un éditorial pointilleux, par le président de ce haut conseil, Mohamed Larbi Ould Khelifa, quant à l'abandon des deux projets relatifs à la création d'une institution indépendante chargée de la rédaction de l'encyclopédie de l'Algérie, et l'autre initiative relative à la réalisation d'un organisme, tout aussi indépendant, dédié essentiellement à la traduction vers l'arabe de toutes les productions scientifiques et toutes celles liées à la création. Le président du haut conseil, ne rate pas cette belle occasion de rendre un vibrant hommage à deux grandes personnalités du monde de la littérature et de la traduction, à savoir Hanafi Benaïssa, et Abou Laid Doudou. Le premier pour avoir consacré plus de trente ans de sa vie à produire et à traduire un patrimoine important d'œuvres algériennes traitant de la littérature ou du monde des idées, et le second, considéré comme l'un des piliers de la littérature algérienne, mais aussi et surtout en raison de son gigantesque travail dans la traduction des littératures algériennes et allemande concernant le passé de l'Algérie. Ainsi, tout au long des 191 pages de la revue, on a droit à une thématique très variée (La culture et la traduction, un texte de Suzanne Panset, traduit par Merzak Bagtache, ou encore, un article très intéressant sur la place des sciences dans les pays musulmans, entre héritage et apprentissage européen signé par Ahmed Djebbar et rapporté à l'arabe par Brahim Saâdi….) Il faut bien dire que les spécialistes de la traduction et autres intéressés par cette discipline, ont entre les mains un outil indispensable pour leurs travaux.