Des dizaines d'islamistes présumés ont attaqué vendredi des casernes dans le nord-est du Nigeria, tirant sur les militaires qui s'y trouvaient avant de mettre le feu, ont annoncé l'armée et des habitants de la ville. L'armée a lancé des forces d'infanterie ainsi que des avions à la poursuite de ces combattants, soupçonnés appartenir au groupe islamiste armé Boko Haram, qui a tué des milliers de personnes dans la région depuis quatre ans. Il y a eu une attaque sur les casernes de Bama ce matin, a déclaré Mohammed Dole, porte-parole de l'armée pour l'Etat du Borno, centre du conflit avec Boko Haram. Il a ajouté qu'aucune information sur d'éventuelles victimes n'était disponible dans l'immédiat. Les assaillants ont utilisé des armes de gros calibre comme des lance-grenades, a-t-il ajouté, précisant que l'attaque a duré plusieurs heures. Ils provenaient de cellules situées au-delà de la frontière entre le Nigeria et le Cameroun, a affirmé le porte-parole. Cette information n'a pas pu être confirmée de source indépendante. Le Nigeria fait de plus en plus pression sur le Cameroun pour qu'il soit plus agressif dans sa lutte contre Boko Haram. La frontière entre les deux pays est poreuse et selon l'armée nigériane, les insurgés islamistes échappent souvent à l'arrestation en la franchissant. Le porte-parole n'a pas fait de commentaire sur les informations données par des habitants de la ville, qui ont décrit une attaque menée par des dizaines, peut-être des centaines, de rebelles arrivant dans des camions 4X4 et armés de fusils d'assaut, d'explosifs et de lance-grenades. Cela a commencé vers trois heures du matin avec d'énormes explosions et des coups de feu, a raconté Abdullahi Idris, un habitant de Bama. Ensuite nous avons vu de la fumée et des flammes venant de la caserne. Des avions militaires ont ensuite été vus survolant la ville. La base aérienne la plus proche est située à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, à environ 70 km de Bama. Bama est devenu l'un des points chauds dans la lutte entre Boko Haram et l'armée. C'est dans cette ville qu'a eu lieu en juin la plus importante attaque des rebelles islamistes contre l'armée. Une grande partie de la caserne a été détruite par le feu, a déclaré un autre habitant qui a demandé à garder l'anonymat et expliqué faire partie des milices qui tentent de combattre les islamistes. Selon lui, les avions ont lancé des bombes sur les attaquants, les forçant à fuir. Selon l'ONU, plus de 1.200 personnes ont été tuées depuis mai dernier dans les attaques menées par Boko Haram, qui veut créer un Etat islamique dans le nord du Nigeria, où la population est majoritairement musulmane.