Les forces spéciales irakiennes combattaient jeudi les insurgés dans la ville de Fallouja, dont la moitié est tombée sous le contrôle d'hommes armés liés à Al-Qaïda, a indiqué leur commandant dans un communiqué. Nous sommes entrés dans Fallouja, ville de la province d'Al-Anbar située à 60 km à l'ouest de Bagdad, et des combats acharnés s'y déroulent, a déclaré le général Fadel al-Barwari, qui dirige ces forces relevant de l'organisme de lutte antiterroriste. Pour sa part, le ministère de l'Intérieur a appelé les membres de la police qui ont abandonné leur poste à Al-Anbar à les regagner rapidement sous peine de sanctions. Ils doivent y retourner pour faire face à l'offensive terroriste qui vise notre peuple à Al-Anbar, a-t-il dit dans un communiqué. La veille, des hommes armés ont attaqué le principal commissariat de Fallouja, où ils ont libéré 101 détenus et volé des armes, après avoir laissé la possibilité aux policiers de s'échapper, selon des officiers. Les combats à Fallouja et Ramadi, chef-lieu d'Al-Anbar, entre armée et insurgés avaient éclaté lundi après le démantèlement d'un camp de protestataires sunnites hostiles à la politique du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki. Ces violences ont fait 14 morts lundi et mardi. Selon un responsable du ministère de l'Intérieur, la moitié de Fallouja est entre les mains de l'EIIL (l'Etat islamique en Irak et au Levant, un groupe lié à Al-Qaïda, ndlr) et l'autre partie est sous le contrôle de membres de tribus armés. Un témoin a indiqué que les insurgés avaient mis en place des points de contrôle dans le centre et le sud de Fallouja. La province d'Al-Anbar est devenue un haut lieu de la contestation contre M. Maliki et le démantèlement du camp a attisé la colère de la communauté sunnite dont sont issus les insurgés. Cette communauté réclame notamment que les autorités mettent fin à la stigmatisation dont elle s'estime victime, au travers de l'utilisation de l'arsenal législatif anti-terroriste à son encontre.